La résilience est un mot aujourd’hui omniprésent, presque galvaudé. Il évoque souvent, dans l’imaginaire collectif, une force innée permettant de "rebondir" avec aisance après un traumatisme. Mais qu’en est-il vraiment ? Pour comprendre cette notion, il est essentiel de revenir aux travaux du neuropsychiatre Boris Cyrulnik, qui a donné à ce concept ses lettres de noblesse. Toutefois, ce concept de résilience a une histoire riche et complexe qui mérite d’être explorée pour en saisir toutes les nuances. Comprendre la résilience exige de dépasser les clichés modernes et de reconnaître le travail profond qu'elle implique.
🔢 Historique et contexte du concept de résilience
Le concept de résilience trouve ses origines dans le domaine de la physique. Le mot "résilience" vient du latin *resilire*, qui signifie "rebondir", "sauter en arrière". En physique, il décrit la capacité d’un matériau à retrouver sa forme initiale après un choc ou une déformation.
Par exemple, un élastique ou un ressort possèdent une forte résilience lorsqu’ils retrouvent rapidement leur forme d’origine après avoir été étirés ou comprimés.
C’est dans les années 1970 que ce concept commence à être appliqué en psychologie. La psychologue américaine Emmy Werner est l’une des premières à étudier la résilience chez les enfants. Pendant plus de 30 ans, elle a suivi une cohorte de 698 enfants nés sur l’île de Kauai, à Hawaï. Ses recherches montrent que, même dans des environnements marqués par la pauvreté, les abus ou la négligence, environ un tiers des enfants parvenaient à mener une vie épanouie grâce à des facteurs protecteurs comme le soutien familial et communautaire, ainsi que des traits de personnalité positifs.
Dans les années 1980 et 1990, le concept évolue grâce à des chercheurs comme Michael Rutter, qui met en évidence l’interaction entre les facteurs génétiques, environnementaux et psychologiques dans le processus de résilience.
En France, c’est Boris Cyrulnik qui popularise la notion de résilience. Lui-même rescapé de la Shoah, il explore comment les traumatismes de l’enfance peuvent être surmontés grâce à des mécanismes de protection et à des relations humaines bienveillantes. Il propose une vision humaniste, ancrée dans l’expérience personnelle et collective des individus confrontés à des épreuves.
« La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents. » — B. Cyrulnik
La résilience, concept popularisé par Boris Cyrulnik, est souvent réduite à une simple injonction de "rebondir" face à l'adversité. Pourtant, cette simplification cache la complexité du processus et peut mener à une culpabilisation injuste. Au Centre NezSens, nous croyons en une approche nuancée.
💡 Qu’est-ce que la résilience de Boris Cyrulnik ?
Pour Boris Cyrulnik, la résilience est la capacité à "reprendre un nouveau développement après un traumatisme". Il insiste sur le fait que ce n’est pas une qualité magique que l’on possède ou non, mais un processus adaptatif complexe qui se construit au fil du temps. Elle repose sur des facteurs internes, comme la personnalité et la capacité à exprimer ses émotions, et des facteurs externes, comme le soutien familial, les amis, et les institutions sociales.
La douleur est inévitable dans la vie. Nous perdons des êtres chers, subissons des échecs ou vivons des traumatismes.
La souffrance, en revanche, peut devenir une opportunité de croissance lorsqu’elle est accompagnée et reconnue.
Un environnement sécurisant et des ressources adaptatives permettent alors de transformer cette souffrance en une expérience résiliente. Cette transformation n’efface pas la douleur, mais elle permet de la transcender, de la métamorphoser en une force qui enrichit notre parcours personnel.
Il est important de souligner que ce processus est individuel. Chaque personne avance à son propre rythme, en fonction de ses expériences, de son contexte et de ses ressources disponibles. La résilience peut prendre des mois, voire des années, et demande souvent un travail introspectif profond accompagné de soutien extérieur.
« La souffrance n’est pas une maladie ; c’est un chemin. » — Boris Cyrulnik
🛡️ Ce que la résilience n’est pas
La résilience n’est pas une formule magique ni une mode à suivre pour "aller mieux" rapidement. Trop souvent, elle est présentée comme une solution facile et instantanée à tous les traumatismes. Cela donne l’impression qu’il suffirait de "vouloir" être résilient(e) pour se remettre de ses épreuves. Or, cette vision simpliste est trompeuse et dangereuse.
La résilience est loin d’être un superpouvoir ou une capacité innée que l’on peut activer à volonté. Elle ne signifie pas non plus nier la souffrance ou prétendre qu’elle n’existe pas. La résilience ne veut pas dire "tourner la page" rapidement ni minimiser l’impact des traumatismes. Elle demande du temps, du soutien, et une volonté de transformation qui peut être douloureuse et laborieuse.
« La résilience ne consiste pas à éviter la souffrance, mais à apprendre à danser avec elle. » — Boris Cyrulnik**
De plus, la résilience n’est pas une tendance à la mode que l’on adopte pour être "positif". Elle est un processus personnel et profond, ancré dans la réalité des difficultés et des efforts. Évoquer la résilience sans prendre en compte la complexité de chaque parcours revient à banaliser la souffrance et à culpabiliser ceux qui peinent à surmonter leurs épreuves.
🕊️ Résilier la Souffrance, accepter la Douleur
La douleur est inévitable : son étymologie latine « dolus » est à l'origine du mot « deuil » ; la souffrance, elle, peut être allégée...
📖 "La douleur est inévitable, mais la souffrance est optionnelle." – Haruki Murakami, auteur japonais
🌱 Soutien à la résilience
Les facteurs qui favorisent la résilience, selon les recherches, notamment celles de Boris Cyrulnik, incluent 4 facteurs distincts qui peuvent se relier entre eux.
I. Facteurs individuels
1. Estime de soi 💪 : Une perception positive de soi-même et de ses capacités.
2. Compétences d'adaptation 🧘♂️ : Capacité à gérer le stress et à s'adapter aux changements.
3. Optimisme 🌞 : Une attitude positive face aux défis et aux adversités.
4. Confiance en ses ressources 🛠️ : Sentiment de compétence pour surmonter les obstacles.
5. Flexibilité mentale 🤹♀️ : Capacité à ajuster ses attentes et à voir les situations sous différents angles.
II. Facteurs relationnels
6. Support social 🤝 : Présence de relations significatives et de soutien émotionnel (famille, amis, mentors).
7. Attachement sécurisé ❤️ : Lien affectif stable et sécurisant, souvent forgé dans l'enfance.
8. Encouragement et validation 👏 : Réassurance et encouragements de la part des proches.
III. Facteurs environnementaux
9. Éducation et culture 📚 : Accès à des valeurs, des normes et des exemples positifs.
10. Stabilité sociale 🏡 : Un environnement stable et structuré qui offre des opportunités de croissance.
IV. Facteurs spirituels et émotionnels
11. Sens et signification 🌟 : Trouver un sens aux épreuves et une motivation pour avancer.
12. Spiritualité ou croyances 🕊️ : Convictions ou pratiques qui apportent du réconfort et un but.
Ces facteurs ne fonctionnent pas de manière isolée mais interagissent entre eux pour renforcer la résilience. Ils peuvent également être développés à tout âge grâce à des pratiques comme la thérapie, le soutien social ou des expériences constructives. Pour approfondir, des ouvrages comme "Un merveilleux malheur" de Boris Cyrulnik sont de bonnes ressources.
🌿 Notre Vision au Centre NezSens
Nous vous accompagnons pour :
- Accepter la douleur comme partie intégrante du processus de deuil et de transformation.
- Résilier avec la souffrance en travaillant sur votre constellation de croyances et de peurs irrationnelles.
- Avancer à votre rythme, sans pression ni injonctions.
💬 Et vous, quelle est votre vision de la résilience ? Partagez vos réflexions et expériences en commentaire. Ensemble, déconstruisons les mythes et avançons vers une résilience authentique. 🌱
🔗 Sources :
- Ninchido – Haruki Murakami
- CNRTL – Étymologie du mot « Douleur »
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