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10 éléments trouvés pour «  »

  • Le titre ne fait pas tout

    Récit singulier d'une expérience enrichissante au sein d'un cartel entouré de collègues soignant.e.s du 16 Novembre 2022 au 11 Octobre 2023. Me voici au beau milieu de la nuit en train d'écrire ces quelques phrases pour clôturer mon expérience, éblouissante, de cartellisant. C'est comme ça qu'on dit quand on se réfère à l'organe du "cartel" sensé servir de transmission à la psychanalyse lacanienne. source photo www.jobat.be Le principe du cartel C’est en 1964 que Jacques Lacan, dans son « Acte de fondation », présente pour la première fois le principe d’une « élaboration soutenue dans un petit groupe » au service de « l’exécution d’un travail ». Nommant ces groupes « cartels », il attendait du travail de cartel comme celui de « l’École » de restaurer le soc tranchant de la vérité de la psychanalyse. Aussi hétérogènes que soient les sujets de travail des cartellisants, l’élaboration que ceux-ci tentent d’en faire durant le temps imparti l’est dans le cadre de ces « petits groupes » dont J. Lacan a spécifié le fonctionnement : 1 – L’« élaboration soutenue dans un petit groupe » vise un travail. 2 – Le groupe est composé de « trois personnes au moins, de cinq au plus, quatre est la juste mesure ». 3 – Une personne nommée « PLUS UNE » est « chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun ». 4 – Pour éviter les « effets de colle » la durée du cartel est limitée à un an, renouvelable une fois. 5 – Tout travail « doit avoir son produit […] produit propre à chacun, et non collectif ». 6 – La mise à ciel ouvert des résultats attendue par J. Lacan s’effectue de nos jours par le biais de travaux présentés lors de rencontres dédiées aux travaux des cartellisants. Je termine comme j'ai commencé Inspiré dans la nuit à écrire à partir d'un titre... En effet, à la suite de ma première rencontre avec les 5 autres cartellisant.e.s et la "plus une" en novembre 2022, j'avais été comme frappé en pleine nuit pour écrire un texte autour de "un corps de rêve". J'avais alors été impressionné par ce rêve qui m'avait donné assez de matière pour écrire les prémisses d'un texte poétique que j'allais présenter le mois suivant au cartel. En cette dernière rencontre quelque peu mouvementée, je me retrouve d'une manière analogue à être éclairé par mes voyages nocturnes ; la conscientisation d'un titre qui fait office d'enseigne lumineuse pour entrer dans un récit singulier : Le titre ne fait pas tout. Notre première rencontre, j'avais été quelque peu interloqué lorsqu'il avait été demandé par notre plus une, notre titre. Cela était passé inaperçu et j'en avais fait alors une boutade : "ah je croyais que vous vouliez savoir notre fonction, pas le nom de notre texte à venir". Pour déclarer notre cartel, il fallait déclarer le titre de chaque texte que nous allions présenter au sein de notre groupe. Mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu... Dès le départ, après s'être présenté.e, j'ai parlé de mon désir d'écrire au sein de ce cartel. Je suis alors naturellement le premier volontaire à présenter un texte le mois d'après. Convaincu que si j'attendais, je risquais de me comparer aux autres collègues et de sentir le phénomène de l'imposteur m'accabler. L'idée qui nous rassemblait était la notion du corps et ses modes de jouissance. Notre cartel rassemblait un médecin généraliste, une docteur en psychopathologie, une étudiante en art-thérapie, deux psychologues cliniciennes et le danse-thérapeute que je suis. Notre plus une, psychologue, était la référente du groupe et était sensée guider et border nos réflexions sur les questions théoriques lacaniennes. Pour une raison qui m'échappe encore, le titre de nos textes n'a jamais été donné à la coordinatrice de l'association. Et c'est lors de notre rencontre en octobre 2023, que cette rencontre s'est imposée comme la dernière. C'est là que nos "titres" nous ont été demandés à nouveau pour déclarer notre cartel alors devenu clandestin depuis tout ce temps... source photo https://www.lituraterre.org C'est donc en octobre 2023, que nous nous apprêtions enfin à nous réunir après la pause estivale pour écouter le 5ème et dernier texte d'une de nos cartellisantes. Mais avant cela, il y a eu une série de couacs qui a enrayé la machine et précipité ce cartel dans le ravin du Réel. La confrontation d'une cartellisante face à la plus une sur une question éthique d'impartialité et de transparence au sein de notre cartel. La tension était palpable dans notre groupe whatsapp et aussi lors de cette ultime présentation. Une fois la présentation clinique de notre dernière cartellisante, la confrontation a été verbalisée pour revenir sur cet incident qui pointait du doigt le manquement de notre plus une. C'est là qu'à la surprise générale, notre plus une s'est levée, se défendant de ne pas vouloir être confrontée et est partie sans rajouter le moindre mot. Le cartel venait d'exploser en plein vol devant nos yeux ébahis. Le titre que j'ai donné ou plutôt la leçon que j'ai reçue grâce à ce cartel est bien que le titre d'une personne ne fait pas tout.

  • Les Blessures Narcissiques de l'Humanité

    Vous trouverez dans cet article un bref descriptif des blessures narcissiques évoquées par Freud et l'hypothèse d'une actualisation contemporaine. En 1917, Sigmund Freud écrivait son texte « Une difficulté dans la psychanalyse » dans lequel il faisait allusion aux trois blessures narcissiques que la science avait infligées à l’humanité. Avant de commencer, parlons du narcissisme du point de vue psychologique pour inclure le propos dans un contexte. Le terme étant galvaudé dans le langage courant, il n'est pas toujours aisé de le replacer dans son contexte initial. Du point de vue psychanalytique, le narcissisme est un stade de développement de l'enfant auto-centré. Tout cela a provoqué des altérations dans l'estime que l'être humain portait sur lui/elle-même. Il/Elle a dû composer avec les faits scientifiques et psychanalytiques de l'époque et laisser sa toute-puissance de côté, fissurant ainsi son piédestal. Le mythe de Narcisse expliqué à l'ère contemporaine sur "A Musée Vous, A Musée Moi – Arte" La première blessure narcissique Copernic/ Galilée La Terre n'est pas au centre de l'Univers (Révolution copernicienne) confirmée par Galilée en 1610, le soleil ne tourne pas autour de la Terre mais c'est la Terre qui tourne autour du soleil. Le "berceau de l'humanité" perd sa place centrale. Pour mieux situer cette découverte, une vidéo explicative pour les enfants. La deuxième blessure narcissique Darwin L'Homme est le fruit de l'évolution, et donc, il est un animal comme les autres (Théorie de l'évolution en 1859), il descend du singe, c'est un mammifère (comme un autre). Pour en savoir sur la Théorie de l'Évolution expliquée aux enfants (petits et grands) par l'émission de France 3 C'est Pas Sorcier. La troisième blessure narcissique Freud Avec la découverte de l'inconscient par la psychanalyse, la troisième blessure de l'humanité est d'ordre psychologique : "Le Moi n'est pas le maître dans sa propre maison". Pour en savoir plus sur la découverte de l'inconscient, lisez "L'histoire Mouvementée de l'Inconscient" Et après, pas d'autres blessures narcissiques ? La quatrième blessure narcissique, la sociologie ? Bourdieu Dans son livre "Réponses" paru en 1992 (page 108), le sociologue Pierre BOURDIEU écrit : " Aux trois 'blessures narcissiques' qu'évoquait Freud, celles qui ont été infligées à l'humanité par Copernic, Darwin et Freud lui-même, il faut ajouter celle que la sociologie nous fait souffrir, et spécialement lorsqu'elle s'applique aux créateurs. Le mot « habitus » reprend un mot latin (1586) qui signifie « manière d’être », dérivé de habere au sens de « se tenir ». Pierre Ansart précise en citant Pierre Bourdieu que l’habitus évoque « les apprentissages (formel ou informels, dits ou non dits) qui forment, inculquent des modèles de conduite, des modes de perception et de jugement, au cours de la socialisation… ». La cinquième blessure narcissique : urgence écologique ? Selon le philosophe Dominique LESTEL : « L’humain n’est plus le seul sujet dans l’univers. Il s’y trouve d’autres sujets non humains qui peuvent devenir de surcroît des individus ou des personnes" [L’animal sin­gulier, Paris, Le Seuil, 2004, p. 59.]. Les études scientifiques nous montrent de plus en plus combien les animaux sont un peu plus que ce que nous imaginions à l'époque, il reste néanmoins un grand pan à découvrir que ce soit auprès des nos animaux dits domestiques que les autres. Les animaux d'une part et dans un registre plus global, nous sommes confrontés à une crise climatique documentée depuis des décennies. Nous en voyons aujourd'hui ses effets dévastateurs sans équivoque. L'Homme est responsable de ses actes comme de ses absences d'actes envers l'environnement. Cette blessure est un défi car le choc nous met dans un déni politique. Face aux forces économiques, l'écologie fait peau de chagrin. La blessure n'est pas encore totalement administrée ; pour beaucoup la crise climatique est remise en cause tout comme la parole d'experts. La sixième blessure narcissique : le féminisme ? Quoi !?! L'être humain n'est pas au centre de la galaxie ? L'Homme n'est pas un dieu tout-puissant régnant sur le vivant ? L'homme n'est pas "plus" qu'une femme... Avec le mouvement "Me Too", la parole des femmes s'est libérée, parce qu'à un moment donné, elle a pu être enfin entendue et accueillie. Les réseaux sociaux et l'appui de certaines personnalités ont participé à ce moment d'émancipation et de castration à la pulsion de domination de nombreux hommes. Rappelons par exemple qu'en France, "5 à 10% des enfants sont victimes d'inceste et dans 96% des cas, les incesteurs sont des hommes. Le véritable interdit de l'inceste, dans notre société, ce n'est pas de le commettre : ça arrive partout, tout le temps, dans tous les milieux. Ce qui est interdit, c'est d'en parler." (source) Bien sûr, il s'agit là d'une hypothèse. Mais dans cette émancipation, cela est bien une marque qui est "rendue" pour que les hommes qui se sentent encore dans la toute-puissance puissent redescendre d'un ou de deux crans. Et vous, qu'en pensez-vous ?

  • Intelligence artificielle VS sciences humaines ?

    Entre pré-jugés et curiosité, j'ai décidé de faire l'expérimentation de l'intelligence artificielle sur des sujets complexes pour me faire une opinion sur ce qui est montré comme des "promesses d'avenir"... Pour cela, j'ai interrogé l'IA sur 3 sujets : 1) la psychologie humaine, 2) la psychanalyse, 3) la philosophie Bilan 1) Écris un article sur la psychologie humaine La psychologie humaine est un domaine de la science qui étudie les comportements, les pensées et les émotions des individus. Il existe de nombreux sous-domaines de la psychologie humaine, tels que la psychologie sociale, la psychologie clinique, la psychologie cognitive et la psychologie évolutionnaire*, chacun se concentrant sur des aspects spécifiques de l'expérience humaine. L'une des principales théories de la psychologie est la théorie de la personnalité, qui tente de comprendre comment les individus diffèrent les uns des autres en termes de traits de personnalité, de comportements et de motivations. Selon cette théorie, les individus ont des traits de personnalité uniques qui influencent leurs comportements et leurs réactions aux événements de la vie. La psychologie sociale, quant à elle, étudie les relations entre les individus et les groupes. Elle explore comment les individus interagissent les uns avec les autres, comment les groupes se forment et comment ils influencent les comportements individuels. Cette branche de la psychologie est également concernée par les phénomènes tels que la conformité, l'influence sociale et la discrimination. La psychologie clinique se concentre sur les troubles mentaux et les problèmes émotionnels. Les psychologues cliniciens utilisent des thérapies basées sur des preuves pour aider les individus à gérer leurs problèmes émotionnels et à améliorer leur qualité de vie. Les thérapies couramment utilisées incluent la thérapie comportementale et cognitive, la thérapie d'acceptation et d'engagement, et la thérapie de la pleine conscience. La psychologie cognitive s'intéresse à la façon dont les individus traitent l'information, se rappellent des choses et prennent des décisions. Les psychologues cognitifs étudient les processus tels que la mémoire, la perception, le raisonnement et la résolution de problèmes pour comprendre comment les individus traitent l'information. Enfin, la psychologie évolutionnaire* s'intéresse aux racines biologiques de l'expérience humaine. Il utilise les principes de l'évolution pour comprendre les comportements humains tels que la reproduction, l'attachement et la communication. En résumé, la psychologie humaine est un domaine complexe et diversifié qui étudie les comportements, les pensées et les émotions des individus. Les différents sous-domaines de la psychologie humaine se concentrent sur des aspects spécifiques de l'expérience humaine et utilisent des méthodes scientifiques pour comprendre comment les individus interagissent avec leur environnement. psychologie évolutionnaire* il semblerait plus adapté de traduire la "psychologie évolutionnaire"plus précisément par la psychologie évolutionniste 2) Écris un article sur la psychanalyse La psychanalyse est une théorie de la psychologie développée par Sigmund Freud au début du XXe siècle. Elle se concentre sur les processus inconscients de l'esprit qui influencent les comportements, les émotions et les pensées des individus. La psychanalyse postule que les individus sont motivés par des forces inconscientes, telles que les désirs et les peurs refoulés. Selon Freud, ces forces inconscientes peuvent être révélées à travers des mécanismes tels que les rêves, les lapsus, les actes manqués et les associations libres. Les psychanalystes utilisent ces mécanismes pour explorer les conflits inconscients et aider les individus à les résoudre. L'une des principales techniques utilisées dans la psychanalyse est la thérapie par la parole, également connue sous le nom de psychanalyse verbale*. Pendant cette thérapie, les patients parlent librement de leurs pensées, de leurs émotions et de leurs expériences, tandis que le thérapeute les aide à explorer les significations inconscientes de leur discours. La psychanalyse postule également que les individus passent par des stades de développement psychosexuel, commençant par l'oralité, puis la phase anale, puis la phase phallique, et enfin la phase latente et génitale. Chacun de ces stades est associé à des conflits et des désirs spécifiques qui peuvent influencer les comportements et les relations des individus tout au long de leur vie. Bien que la psychanalyse ait été très influente dans les débuts de la psychologie, elle a également fait l'objet de critiques de la part de nombreux psychologues. Certains ont contesté la validité de certaines de ses théories, tandis que d'autres ont mis en doute l'efficacité de ses techniques thérapeutiques. Malgré cela, la psychanalyse continue d'avoir des adeptes et des praticiens qui la considèrent comme une technique efficace pour comprendre les profondeurs de l'esprit humain. En résumé, la psychanalyse est une théorie de la psychologie développée par Sigmund Freud qui se concentre sur les processus inconscients de l'esprit et les forces qui les motivent. Les psychanalystes utilisent des techniques telles que la thérapie verbale* pour explorer les conflits inconscients et aider les individus à les résoudre. Bien que la psychanalyse ait fait l'objet de critiques, elle continue d'avoir des adeptes et des praticiens qui la considèrent comme une technique efficace pour comprendre les profondeurs de l'esprit humain. psychanalyse verbale* ce terme n'existe pas 3) Écris un article sur la philosophie La philosophie est une discipline qui vise à comprendre le monde et l'existence humaine. Elle s'intéresse à des questions fondamentales telles que la vérité, la moralité, la connaissance, la réalité et la liberté. La philosophie a également des ramifications dans de nombreux domaines tels que la logique, la politique, la psychologie et la religion. Il existe de nombreux courants philosophiques, chacun ayant ses propres idées et perspectives sur les questions fondamentales. Parmi les plus importants, on peut citer le réalisme, l'idéalisme, le pragmatisme, le existentialisme, le déconstructivisme, et le néo-thomisme*. Le réalisme soutient que les choses existent indépendamment de notre connaissance d'elles, tandis que l'idéalisme soutient que la réalité est en quelque sorte créée par l'esprit humain. Le pragmatisme soutient que la vérité est déterminée par son utilité pratique, tandis que l'existentialisme soutient que les individus doivent créer leur propre sens de l'existence dans un monde qui n'en a pas. Le déconstructivisme soutient que la signification ne peut être trouvée qu'à travers l'analyse des textes et des contextes culturels. Le néo-thomisme* est une réinterprétation moderne de la philosophie thomiste, qui se concentre sur la métaphysique, la théologie et la morale. La philosophie est une discipline complexe et riche qui continue d'évoluer au fil des siècles. Les idées des grands philosophes comme Platon, Aristote, Descartes, Kant et Nietzsche ont encore une influence importante sur notre façon de penser aujourd'hui. La philosophie continue de poser des questions fondamentales sur la nature de l'existence humaine et de notre place dans le monde, et ces questions restent toujours pertinentes pour chacun d'entre nous. Le néo-thomisme* je n'ai pas fait d'étude supérieure en philosophie, néanmoins il me semble inadapté de citer une seule école de pensée philosophico-théologique sans la critiquer. Bilan d'expérience sur l'IA Avant de citer le fruit de cette expérimentation, sachez que ChatGPT se présente sous forme de "chat" c'est-à-dire de "dialogues" (oui pas de félins :). Un peu à la manière de google qui "répond" aux questions données, ChatGPT simule l'écriture en temps réel d'une réponse faite à une demande préalable. Ce que j'ai lancé comme recherche est : "Écris un article sur la psychologie humaine". C'est ce qui suit qui s'est dévoilé au fur et à mesure comme si quelqu'un répondait. Pour illustrer cela, j'ai volontairement différencié le texte cité par l'IA et le mien d'une autre couleur. Pour rendre cela plus agréable, j'ai illustré certains propos par des images pour ponctuer votre temps de lecture de temps de pause. Enfin, j'ai aéré les différents paragraphes par des sauts de ligne et des astérisques (et pas l'Astérix (*) sorti au cinéma!) pour apporter des précisions ou corrections aux textes dans certains cas. Ce que je pense de tout ça après les 3 sections rédigées ? D'abord, je dois être honnête, d'entrée de jeu, je ne suis pas véritablement favorable aux IA, je suis même plutôt réfractaire. Néanmoins, j'ai voulu faire l'expérience pour étayer ma résistance. Premier constat : ça paraît si ludique que ça semble s'adresser aux jeunes Malgré mes résistances initiales, je me suis surpris à être amusé à "jouer" à ces jeux. Je pose n'importe quelle question et j'obtiens une réponse en temps réel comme si quelqu'un me répondait directement. Les résultats sont bien construits, les formules de phrases correctes et je n'ai pas remarqué de grossière erreur ni dans le fond ni dans la forme. Je pourrais dire que ça tient la route. Ça tient la route mais pas de traçabilité des sources Aucune source et aucun lien qui se réfère à une référence autre que l'intelligence artificielle. Oui, ça fait le job annoncé : ça tient la route même si je ne sais ni d'où ça vient ni où ça va. En effet, contrairement à Google, avec ChatGPT il n'y a aucune mention des sources citées dans le texte. Aucune ! Comment l'intelligence artificielle va t-elle faire le tri entre les sources sûres et les sources alternatives ? Entre les infos et les intox ? Les complots et le courant de pensée scientifiquement admis ? Comment s'assurer que les informations soient pertinentes si nous n'avons pas de connaissance sur le sujet ? Je pense en particulier aux jeunes qui sont tentés de faire faire leurs devoirs par le logiciel par exemple (les États-Unis d'Amérique sont déjà confrontés à ça, en France, ça vient à petits pas aussi). Cela m'a pris du temps pour vérifier les informations surtout sur la philosophie. Réponse unique Réponse unique à la différence de Google qui diversifie à l'infini une multitude d'articles d'experts, d'influenceurs ou d'idioties. ChatGPT est dans la rédaction d'un modèle unique qui synthétise à l'excès en ne donnant qu'une vue aseptisée. Dédramatiser son utilisation auprès du jeune public La mise en scène de la "réponse" sous-tend qu'il y a quelqu'un qui répondrait. Rien est dit comme cela mais dans l'expérimentation, ça donne cette impression. Sinon à quoi bon mettre en scène l'écriture dactylographiée en temps réel ? L'IA pourrait tout à fait envoyer le texte en bloc ! Ce n'est pas le cas. L'impression d'avoir une réponse donne la sensation implicite que l'on peut plus facilement faire confiance... Et c'est bien ça qui est inquiétant. Baptiser cela en tchat, n'est-ce pas une façon d'inciter les jeunes à s'y intéresser ? Fais à ma place Penser que l'IA fait à sa place est une erreur et un danger, si l'IA reste un outil, c'est à nous de vérifier et d'avoir le dernier mot. La confiance aveugle me semble être un danger qui peut facilement être orienté envers les plus jeunes. Pour finir, je vois bien autour de moi que cette question de l'intelligence artificielle est partout ! Dans les documentaires des neuroscientifiques incapables de reproduire le cerveau humain cherchent à palier ce manque en utilisant l'intelligence artificielle pour essayer de mieux comprendre ce qui leur échappe (Cinq nouvelles du cerveau). Également dans le monde du travail où les savoir-être (soft skills) sont évalués à partir de tests psychologiques pour éviter de faire perdre du temps aux recruteurs et de trouver la personne la mieux ciblée statistiquement. Et j'en passe... Pour palier le manque et le ratage de l'être humain, cette intelligence humaine projetée sur celle de l'interface artificielle en dit beaucoup sur notre quête absolue de maîtrise. Cette quête intellectuelle et technologique n'est viable que parce que les grandes entreprises en sont dépendantes sous le couvert de protocoles altruistes et médicaux. Quelle est la limite à tout ça ? Qui dictera cette limite pour qu'une éthique puisse être édictée ? En pleines crises sociétales, climatiques, économiques et démocratiques, j'ai la fâcheuse impression qu'on nous vend l'IA comme le salut de nos difficultés. À une certaine époque, les OGM étaient présentés (vendus) comme réponse à la faim dans le monde. On voit comment ont été ridiculisé les détracteurs écologiques et les sceptiques pour la santé humaine. Les lobby aujourd'hui avec ces "avancées" technologiques nous font légitimement craindre à une dérive du contrôle de la pensée humaine à travers l'activation de zone cérébrale pour activer tels ou tels comportements chez l'être humain. Et bien entendu, la dérive ne sonnera pas l'alerte directement. Ça serait plus implicite, d'abord tourné vers la prouesse médicale puis potentiellement récupéré par d'autres industries. La limite ne peut être que législative pour interdire l'utilisation des prouesses médicales en prouesses commerciales, militaires et politiques. Tant qu'il n'y a pas un délit à passer de l'un à l'autre, le risque reste entier. "Science sans conscience n’est que ruine de l’âme" – Rabelais

  • Et si nous nous foutions la paix maintenant ?

    En cette période où la guerre est aux portes de l'Europe, après la crise sanitaire du COVID-19 et le dérèglement climatique qui laisse présager peu d'espace propice au ressourcement de l'être humain, n'est-ce pas précisément là où nous en avons le plus besoin ? Les crises s'accumulent et opacifient notre vision de l'avenir et ses possibles, obstruant ainsi considérablement notre bien-être et ses ressources. Je vous propose une traversée dans différentes méthodes que j'ai rassemblées autour de : cultiver son jardin secret. Je pratique et transmets quotidiennement cette méthode auprès des personnes que j'accueille dans le cadre de mes activités professionnelles et y vois ses atouts. Bien entendu, comme toute méthode, elle n'est ni magique ni miraculeuse ! Cela ne peut en aucun cas se substituer à la prise en charge thérapeutique voire médicale auprès d'un professionnel de santé selon les situations. En cas d'urgence, ne restez pas seul.e. Voyons cette méthode de plus près. Premier constat : j'en peux plus ! --> Reconnaître la situation La situation mondiale avec ses informations répétées et omniprésentes brouille notre propre entendement. Nous sommes saturé.e.s par autant de visions morbides. Il ne s'agit pas ici de faire la "politique de l'autruche", simplement reconnaître que notre conduit psychique est saturé !! La pression de notre charge mentale quotidienne entremêlée à la pression de notre société mondialisée est à son comble. Deuxième constat : je me sens sous pression ! --> Identifier la pression Je peux agir à mon humble niveau. Et si je commençais par prendre soin de moi ? Pour désencombrer mon conduit psychique, je vais imaginer que je vais "tirer la chasse d'eau" en laissant passer toute cette pression... Pour un laps de temps défini, retrouver un espace de liberté et de sérénité momentanées. J'accepte (peut-être) de ne pas m'entêter à foncer droit dans le mur du productivisme ultra-capitaliste. Si vous n'y parvenez pas seul.e, il y a des solutions adaptées, n'ayez pas honte de demander de l'aide. Pour cela, j'écris quelque part la liste de toutes les choses qui me préoccupent ! Des plus petites choses du quotidien aux plus grandes. J'insiste sur le fait qu'il est nécessaire de les écrire (pas seulement d'y penser mentalement). En les écrivant, je me sépare momentanément du amas de fumée mentale dans lequel j'étais parce que je n'avais pas une vue d'ensemble de la situation. Cette séparation (entre mental et papier) permet d'amorcer l'identification de ma pression et amorcer alors une certaine relativisation. Le poids subjectif est relativisé par le poids objectif de la situation. Troisième constat : je décide d'aller vers mon jardin secret ! --> S'exprimer librement Je fais l'essai. Je ne risque rien, je prends un temps pour moi. Sans culpabiliser. Oui, oui, sans culpabiliser... Je m'accorde de l'importance et accepte qu'en ce temps, le monde ne va pas s’effondrer pour autant : ce n'est pas moi seul qui porte le monde. Je choisis un temps où je ne risque pas d'être dérangé.e. Ce temps que je choisis, c'est mon temps de paix, de ressources (si vous préférez). Si vous vivez avec d'autres personnes, informez-les ("je vais prendre un temps pour moi, ne t'inquiète pas, je redeviens disponible dans 10mn !" :) et choisissez le moment opportune où vos proches n'auront pas besoin de vous !! Commencez par 10 minutes par exemple si vous n'êtes pas à l'aise avec cette idée. Sinon 20 à 30 minutes est une bonne option. Quoiqu'il en soit donnez-vous une limite temporelle et veillez à délimitez un espace pour cela : votre chambre, votre jardin extérieur... Créer votre havre de paix. Adaptez-vous en fonction de votre lieu ou choisissez un endroit sécurisé qui pourrait faire l'affaire. Ce schéma est une proposition d'immersion dans votre jardin secret pour ne pas vous sentir malaisé par le fait de ne pas savoir quoi faire. Je vous propose ce schéma pour décomposer votre "voyage" en 4 perspectives complémentaires et modulables. Vous êtes libre de picorer un peu de chaque ou de vous adonner à l'une d'entre elles uniquement. Respectez votre besoin du moment et ne vous formalisez pas. Ce qui compte le plus est : Je me fous la paix, c'est-à-dire que je m'autorise à ne pas culpabiliser de ce temps que je prends pour moi, au contraire, je suis présent à ce temps-là dont j'ai besoin. Ce que j'y fais importe peu mais reste confidentiel : je n'ai pas de compte à rendre de ce temps. Je ne suis pas productif dans ce temps-là et ne cherche aucune justification. C'est mon choix. Je n'entre ni dans un rapport de comparaison ni de performance. Je cultive un temps singulier qui ne regarde personne d'autre que moi et ne porte pas de jugement de valeur sur ce que je fais car ce qui compte c'est qui je suis dans ce temps-là. Vous pouvez assister à la visioconférence en direct pour en savoir plus sur le contenu du schéma proposé plus haut. Ou bien continuer à découvrir la méthode sur ce blog. NIKSEN : "ne rien faire" en hollandais Du hollandais signifiant "ne rien faire", l'art de ne rien faire pour cesser de s'en faire... En vérité, ne rien faire, ça n'existe pas, on fait toujours quelque chose. Se reposer, c'est faire quelque chose ; regarder les nuages se transformer, c'est faire quelque chose !! Ici, il s'agit de ne rien faire de productif !! Vous oubliez votre "to do list" et autres tâches quotidiennes qui vous resteraient à faire... Place à un temps de rêverie où vous vous autorisez à laisser votre esprit vagabonder librement sans contrainte extérieure... L'importance est de rester éveillé à sa propre présence sans contrôle. https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/art-culture-edition/video-le-niksen-ou-l-art-de-ne-rien-faire-un-veritable-defi_3918837.html FARNIENTE : "ne rien faire" en italien De l'italien fare niente "ne rien faire". Pareil qu'avec que le Niksen, ne rien faire n'existe que sous un rapport non-productif. Je m'autorise d'être non-productif et inefficace pour mon foyer. Plus proche de chez nous, la distinction entre le versant hollandais et italien, c'est qu'ici, la sieste est autorisée !! Au soleil ou sous sa couette, l'importance est de s'y autoriser tout en respectant l'espace-temps qu'on s'est fixé. Le ronflement est toléré :-) Si vous aviez commencé par le Niksen et que vous vous êtes endormi, pas de problème : vous êtes passé du niksen au farniente et il n'y a rien de mal. Vous savez le processus par lequel vous êtes passé. Ce qui compte c'est que vous comprenez que c'est à vous de suivre votre besoin au sein de votre jardin secret tout en étant en capacité de reconnaître ce qui s'y passé. CRÉATIVITÉ : faire pousser votre créativité L'origine du mot « qui vient du latin "creo", "creas", "creare", qui signifie faire pousser, produire, faire naître, et dans la langue ecclésiastique faire naître du néant. » (source : https://www.cairn.info/concepts-en-sciences-infirmieres-2eme-edition--9782953331134-page-135.htm) Cet espace-temps créatif que vous allez vous octroyer si vous le souhaitez ne va pas rentrer dans un rapport productif : je ne vais pas écrire pour faire un roman, je ne vais pas dessiner pour en faire une exposition et si je danse, je ne vais pas le filmer pour l'envoyer sur les réseaux sociaux etc... Bien sûr vous êtes libre, si vous le faîtes, vous sortez juste de votre jardin secret. Il n'y a pas de rapport moral à cela, c'est simplement que l'espace du jardin secret reste un espace-temps privilégié et privé où vous pouvez vous ressourcer et vous poser indépendamment de ce que les autres en pensent. La pensée de l'autre sur moi a un impact et par ce jardin, je cherche à me dépoussiérer de tout ça... Que je sache écrire, danser ou dessiner, il ne s'agit pas de compétence, parce qu'il ne s'agit pas de résultat mais de cultiver votre jardin secret pour désencombrer l'espace de vos pensées. Vous aimez faire des gribouillages ? Ce qui importe c'est votre plaisir, pas son résultat final. La créativité est plus large encore. Bricoler, coudre, chantonner, faire de la musique... Votre créativité c'est votre force d'adaptation, inutile d'être artiste pour la ressentir. Faites l'expérience créative de ce qui vous fera plaisir sans pré-jugé : vous n'aurez rien à montrer ou à faire valider par quique ce soit - vous y compris ;-) Loin de moi l'idée de faire de cette vidéo un modèle à suivre mais plutôt un modèle à partir duquel vous pourriez, si vous le voulez, vous en inspirer pour en faire autre chose... PLAISIR : jeu et détente L'origine du mot vient du XIè siècle : « Forme substantivée de l’ancien français plaisir, "plaire", lui-même issu du latin placere, "plaire" ». (source : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P2688) Ce dernier point est essentiel parce qu'il est vaste et vous invite alors à créer votre singularité pour vous faire plaisir ! Dans cet espace du plaisir, j'y associerai le jeu et la détente qui vous conviendrait le mieux. Seule précaution pour le jeu : l'enjeu n'est pas de gagner ou de perdre mais de prendre du plaisir ; si vous jouez à plusieurs, veillez à ce que les personnes avec lesquelles vous jouez soient dans le même état d'esprit que vous : détente. Toute compétition (sport y compris) pourrait mettre à mal votre espace de ressourcement. Quelques pistes fréquemment rencontrées : ballade en forêt, lecture, auto-massage, écoute de la musique, vidéo de votre humoriste préféré... À vous de créer vos propres pistes vers la joie ! Pour aller plus loin Après avoir rassemblé ces différents éléments, je suis tombé sur le livre de Fabrice MIDAL "Foutez-vous la paix" qui s'associe très bien à ce propos. J'ai choisi volontairement de ne pas parler de méditation dans cette présentation initiale car j'ai remarqué que les personnes ont une vision très contrôlée de la méditation (sans parler des risques de dérive sectaire). La perception de ce philosophe semble respecter l'espace de bien-être et de mieux-être que propose la cultivation de son jardin secret. Si la méditation vous tente, peut-être que cette dernière piste pourrait aussi vous intéresser. Quoiqu'il en soit, restez libre et critique ! Merci d'avoir apporté votre attention jusqu'ici !

  • En Cas d'Urgence ou de Violence

    Si vous êtes victimes ou témoins, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça ! Urgence SAMU Si vous êtes victimes ou témoins d'urgence vitale, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Pour toute urgence médicale, composez le 15 ou le 112. Aide contre les violences conjugales Si vous êtes victimes ou témoins de violence conjugale, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Le numéro de téléphone 3919 est accessible 24h/24 et 7 jours sur 7 (gratuit et anonyme). Aide contre les violences sexuelles Si vous êtes victimes ou témoins de violence sexuelle, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Appelez police-secours au 17 ou 112. Si vous ne pouvez pas parler, envoyer un SMS au 114, accessible gratuitement 24h/24 et 7 jours sur 7. Aide contre les violences faites aux femmes Si vous êtes victimes ou témoins de violence, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Le numéro de téléphone 3919 pour les femmes victimes de violence est accessible 24h/24 et 7 jours sur 7 (gratuit et anonyme). Aide contre la violence faite aux enfants Si vous êtes victimes ou témoins de maltraitance d'enfant, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Vous devez appeler le 119. Aide contre la violence de la discrimination Si vous êtes victimes ou témoins de discrimination, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Aide à la violence contre l'homophobie (LGBTQIA+) Si vous êtes victimes ou témoins d'homophobie, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Aide contre le cyber harcèlement Si vous êtes victimes ou témoins de cyber harcèlement, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Aide contre le harcèlement scolaire Si vous êtes victimes ou témoins de harcèlement scolaire, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Aide contre le harcèlement moral au travail Si vous êtes victimes ou témoins de harcèlement au travail, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Aide contre l'endoctrinement sectaire Si vous êtes victimes ou témoins d'endoctrinement sectaire, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça. Soutien psychologique gratuit Si vous ou l'un de vos proches présentent des difficultés psychologiques, des solutions existent. Vous avez des droits. Gratuit pour les 3 / 17 ans. Ne restez pas seul.e avec ça. Urgence psychiatrique Si vous ou l'un de vos proches est en urgence psychiatrique, des solutions existent. Vous avez des droits. Ne restez pas seul.e avec ça.

  • BASES NEURONALES DE LA PSYCHOTHÉRAPIE POUR L'ANXIÉTÉ ET LES TROUBLES APPARENTÉS

    Des études d'imagerie cérébrale sur deux décennies ont délimité les circuits neuronaux de l'anxiété et des troubles associés, en particulier les régions impliquées dans le traitement de la peur et dans les symptômes obsessionnels compulsifs. Le circuit neuronal du traitement de la peur implique l'amygdale, le cingulaire antérieur et le cortex insulaire, tandis que le circuit cortico-striatal-thalamique joue un rôle clé dans le trouble obsessionnel-compulsif. Plus récemment, des études de neuroimagerie ont examiné l'impact de la psychothérapie pour l'anxiété et les troubles apparentés sur ces circuits neuronaux. Nous effectuons ici une revue systématique des résultats de ces travaux, qui ont abouti à 19 études d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle examinant les bases neurales de la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) chez 509 patients souffrant d'anxiété et de troubles apparentés. Nous concluons que, bien que chacun de ces troubles apparentés soit médié par des circuits neuronaux quelque peu différents, la TCC peut agir de la même manière pour augmenter le contrôle préfrontal des structures sous-corticales. Ces résultats sont cohérents avec l'accent mis par les neurosciences cognitives-affectives sur la valeur thérapeutique potentielle de l'amélioration de la régulation émotionnelle dans diverses conditions psychiatriques. Référence : Doctorants Samantha J. Brooks & Dan J. Stein (2015) traduit de l'anglais Source originale publiée le 1 avril 2022 : A systematic review of the neural bases of psychotherapy for anxiety and related disorders, Dialogues in Clinical Neuroscience, 17:3, 261-279 Introduction Des études fondamentales et cliniques ont permis de faire progresser notre compréhension des circuits neuronaux de l'anxiété et des troubles associés. Des études animales, par exemple, ont mis en évidence le rôle de l'amygdale dans le conditionnement de la peur et du striatum dans la médiation des comportements de toilettage. Des études d'imagerie cérébrale structurelle et fonctionnelle chez des patients souffrant d'anxiété et de troubles apparentés ont montré des altérations dans des régions analogues, identifiant un incorporant l'amygdale, le cingulaire antérieur et le cortex insulaire, et soulignant le rôle des circuits cortico-striataux-thalamo-corticaux dans les troubles obsessionnels compulsifs et apparentés. Les neurosciences cognitives-affectives de l'anxiété et des troubles apparentés soulignent le rôle de types discrets de « fausses alarmes » qui peuvent être ciblées efficacement par la psychothérapie. Plus récemment, un certain nombre d'études d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) ont commencé à explorer l'impact de la psychothérapie sur ces circuits neuronaux. Nous passons ici en revue cette littérature, explorant la question de savoir comment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) en particulier modifie les circuits neuronaux dans l'anxiété et les troubles associés, après avoir examiné des modèles animaux et humains d'anxiété et de troubles associés. Modèles animaux d'anxiété et de troubles apparentés Les modèles animaux ont fourni des informations précieuses sur les circuits neuronaux des principaux processus cognitivo-affectifs liés à l'anxiété et aux troubles associés. La recherche fondamentale sur la neurobiologie du conditionnement de la peur, par exemple, a contribué à notre compréhension des circuits neuronaux des troubles anxieux et des troubles liés aux traumatismes et aux facteurs de stress tels que le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Les travaux sur la neurobiologie de la domination sociale et de la soumission ont sans doute été particulièrement pertinents pour comprendre les circuits neuronaux du trouble d'anxiété sociale (TAS). Des modèles animaux de toilettage répétitif ou d'autres comportements stéréotypés peuvent être utiles pour fournir des informations sur la neuroanatomie du trouble obsessionnel-compulsif (TOC). Nous passons ici brièvement en revue ce travail. Le circuit neuronal du conditionnement de la peur et de l'extinction de la peur est particulièrement bien conservé parmi les espèces de mammifères. Des études animales sur les circuits neuronaux du conditionnement de la peur ont établi que la stimulation de l'amygdale produit des réponses physiologiques et comportementales proches de l'anxiété et de la panique. La stimulation du gris périaqueducal, un noyau du tronc cérébral, évoque également des réponses de peur, contractions musculaires, contractions musculaires et clignements d'yeux. De plus, un stress aigu peut diminuer la régulation efficace de la peur, vraisemblablement en altérant l'excitation synaptique des récepteurs du glutamate dans le cortex préfrontal, comme on le voit dans le stress des rongeurs. De plus, le rôle de la fonction hippocampique dans l'apprentissage contextuel de la peur - ou conditionnement pavlovien - est bien documentée. En termes de consolidation et d'extinction de la peur, le cortex préfrontal médian et les connexions entre l'amygdale, l'hippocampe et le cortex entorhinal jouent un rôle clé. Des modèles de dominance sociale ont été étudiés chez des primates subordonnés et impliquent des régions mésolimbiques telles que l'amygdale, l'hippocampe et le striatum dans la neuropathologie du TAS et des troubles anxieux. Par exemple, le rétrécissement des volumes de l'hippocampe peut se produire chez les souris exposées au stress social, avec une hypothèse étant que cela est médié par hypothalamo–hypophyse–. la libération de cortisol de l'axe surrénalien (HPA). En outre, l'hyperactivation de l'axe HPA et la neurotransmission altérée dans le striatum sont associées à un statut social et à une soumission inférieurs chez les primates. Inversement, l'augmentation du volume de matière grise dans l'amygdale, l'hippocampe, le striatum, l'hypothalamus et le noyau raphé du tronc cérébral sont observés chez les singes macaques ayant un statut social plus élevé. Ainsi, le conditionnement de la peur sociale et la subordination au stress/soumission sociale semblent impliquer une réduction du volume et une hyperstimulation de la voie mésolimbique. Une série d'études animales ont examiné la neuroanatomie du toilettage et d'autres stéréotypies pertinentes pour le TOC. Ces stéréotypies vont de la simple persévérance motrice à des comportements plus complexes et il existe une compréhension croissante de la neuroanatomie sous-jacente. Dans une première étude, des mouvements persistants et stéréotypés à la suite d'une privation sociale chez des primates non humains étaient associés à des altérations de la cytoarchitecture du striatum. Des travaux plus récents chez la souris ont montré que le striatum médial dorsal et le cortex orbitofrontal (OFC) sont plus engagé, alors que le striatum latéral dorsal semble moins engagé lorsque les souris appuient sur un levier avec une stratégie d'action dirigée par rapport à un objectif habituel respectivement. Plus récemment, des méthodes optogénétiques ont été utilisées pour manipuler la transmission neuronale chez les rongeurs et ont démontré que l'hyperstimulation chronique d'un circuit excitateur entre les neurones glutamatergiques du cortex orbitofrontal et le striatum ventromédian déclenche un comportement compulsif. Neurocircuiterie de l'anxiété et des troubles apparentés Alors que les modèles animaux fournissent des informations importantes, les études d'imagerie cérébrale utilisant l'IRMf établissent un lien unique entre les cognitions et les comportements humains et la neuropathologie de l'anxiété et des troubles connexes. Les études d'imagerie cérébrale fonctionnelle examinent généralement les réponses à des stimuli anxiogènes spécifiques, tels que des visages en colère ou des scènes dérangeantes, ou lors de tâches cognitives telles que l'inhibition de la réponse. Ces paradigmes ont mis en évidence des schémas communs d'activation neuronale chez les personnes souffrant d'anxiété et de troubles apparentés et ont conduit au développement de modèles de circuits neuronaux. Par exemple, les substrats neuronaux de la peur conditionnée ont souligné le rôle de l'hypersensibilité de l'amygdale ; l'amygdale latérale pour l'acquisition de la peur et le noyau central pour les comportements de peur. exacerbée lors de la présentation d'un stimulus visuel anxiogène et sous-tend les déficits d'extinction de la peur et d'inhibition comportementale. à des stimuli anxiogènes. Avec l'amygdale et les réseaux CTSC, l'activation du cortex insulaire, une région du cerveau associée aux perceptions des sensations corporelles (conscience intéroceptive) et à la régulation des émotions, semble également être impliquée dans l'expérience de l'anxiété, du dégoût et des symptômes obsessionnels compulsifs. Par exemple, une conscience intéroceptive altérée, ou une incapacité à traiter efficacement les sensations corporelles, est prédominante dans les états d'anxiété et pourrait être due à une détection accrue de la différence entre les états corporels observés et attendus. De plus, la fonction de l'insula contribue à l'interface entre l'intéroception de base et les états de croyance autoréférentiels qui sont pilotés par les processus du cortex préfrontal. prédiction discordante sur l'état corporel qui peut provenir du cortex préfrontal et être associée à une dérégulation descendante régulation des émotions. Alors que les études d'IRMf utilisent souvent des paradigmes de provocation des symptômes avec des stimuli spécifiques au trouble ou des tâches cognitives, les études sur l'état de repos, quant à elles, mesurent l'activation neuronale au repos et contribuent davantage à notre compréhension des circuits neuronaux de l'anxiété et des troubles associés. Par exemple, une méta-analyse récente examinant études sur l'état de repos chez des patients souffrant de troubles anxieux a démontré des similitudes entre le SSPT, la MP, le TAG, le TAS et le TOC dans de larges altérations de la connectivité entre les régions limbiques, à savoir l'amygdale bilatérale, l'insula et les régions associées à le réseau de mode par défaut (DMN—pour la pensée autoréférentielle), le réseau exécutif central (CEN—pour le contrôle des émotions) et le réseau de saillance (SN—pour l'éveil). Cependant, la connectivité à l'état de repos dans des troubles anxieux spécifiques peut être très variable, et à ce jour, seul le TOC présente des altérations fonctionnelles cohérentes dans les circuits corticostriés et le DMN. Alors que le cortex préfrontal et la connectivité limbique sont largement impliqués dans la dérégulation du traitement émotionnel dans les troubles anxieux en général, des différences fonctionnelles discrètes sont observées dans des troubles anxieux spécifiques, et celles-ci seront maintenant prises en compte. Trouble Stress Post Traumatique (TSPT) Le TSPT est un trouble lié à un traumatisme et à un facteur de stress qui affecte les personnes qui ont été exposées à un événement traumatisant important (par exemple, combat, violence interpersonnelle, catastrophe naturelle) et se caractérise par des souvenirs intrusifs du traumatisme, l'évitement des signaux associés et hyperéveil. Des études d'imagerie fonctionnelle au cours des deux dernières décennies ont démontré que le TSPT s'accompagne d'une activation accrue de l'amygdale, en particulier de l'amygdale latérale et basale, avec une activation aberrante entre l'amygdale et le cortex préfrontal médial, l'hippocampe et l'insula. Plus précisément, l'activation excessive de l'amygdale chez les personnes atteintes de TSPT est systématiquement démontrée par les études IRMf en réponse à des mots provoquant un traumatisme. Il est suggéré par un certain nombre d'études IRMf que l'hyperactivation de l'amygdale est due à un contrôle inhibiteur inefficace par le cortex, et une revue récente a confirmé que pour le TSPT, contrairement à d'autres troubles anxieux, l'activation du cingulaire antérieur cortex (ACC), qui fait partie du réseau inhibiteur de mPFC, est systématiquement réduit. paradigme où les participants sont tenus de retenir leur réponse en appuyant sur un bouton lorsqu'un stimulus d'arrêt est présenté, a été utilisé dans des études d'IRMf pour démontrer des déficits dans l'inhibition de la réponse, et est associé à une réduction de l'activation médiane du PFC et de l'ACC chez les personnes atteintes de TSPT. De plus , la structure hippocampique et la connectivité fonctionnelle avec le PFC seraient réduites chez les personnes atteintes de TSPT, ce qui pourrait contribuer à des déficits de conditionnement de la peur, à l'extinction de la peur et pourrait refléter une neurotoxicité associée à un traumatisme important. Trouble panique (TP) Le TP est caractérisée par des attaques de panique et une hyperexcitation et implique un dysfonctionnement neuronal dans le réseau de la peur, impliquant à nouveau une hypersensibilité de l'amygdale et une régulation dysfonctionnelle des émotions dans le PFC. Une première hypothèse neuroanatomique du TP a proposé que le tronc cérébral et l'hypothalamus étaient responsables du stress et de la panique. réponses ; la voie mésolimbique (p. ex., l'amygdale et l'hippocampe) pour l'anticipation de la peur, et le cortex préfrontal pour les réactions phobiques et le dérèglement des émotions. Plus récemment, cette hypothèse a été affinée pour mettre l'accent sur la «diaphonie» et les schémas de connectivité fonctionnelle prévalant dans le TP, entre les zones corticolimbiques , à savoir l'OFC et l'ACC pour la régulation des émotions, et l'amygdale, l'hippocampe et l'insula pour l'hyperexcitation. Les études d'IRMf à ce jour soutiennent un modèle de MP qui met l'accent sur les troubles cognitifs dans le traitement de la peur dans la mesure où l'apprentissage contextuel excessif de la peur est traité par l'hippocampe, exacerbant l'hypersensibilité de l'amygdale aux signaux de menace et la régulation inefficace des émotions via le PFC, qui, ensemble, entraînent une peur pathologique exagérée. Désordre anxieux généralisé (DAG) Le DAG est caractérisé par une inquiétude débilitante, chronique, excessive et incontrôlable sur une variété de sujets. Contrairement aux autres troubles anxieux, les études IRMf du DAG ont rapporté une hypofonction des régions préfrontales et cingulaires antérieures, comme documenté dans une revue récente. La revue comprenait 14 études IRMf et examinait les corrélats neuronaux des modèles contemporains de DAG, à savoir : 10 études adhérant à la théorie de la dérégulation émotionnelle. Les autres études incluses dans la revue examinaient d'autres modèles connexes, à savoir ; le modèle de surgénéralisation de la peur conditionnée et l'intolérance de la théorie de l'incertitude. La théorie de la dérégulation des émotions affirme que les patients atteints de DAG éprouvent une hyper-excitation émotionnelle, contribuant à une régulation des émotions inadaptée et à des tentatives infructueuses de minimiser ou de surcontrôler les émotions. La dérégulation émotionnelle dans le DAG dans 10 études IRMf à ce jour a été liée à une activation réduite du PFC et de l'ACC pendant les tâches de régulation des émotions. Trouble d'anxiété sociale (TAS) Le TAS est défini comme une peur excessive des situations sociales ; tels que l'évitement ou une détresse importante s'ensuit pour perturber le fonctionnement normal. Des études de neuro-imagerie fonctionnelle sur le TAS ont trouvé une activation limbique accrue, en particulier dans l'amygdale et en particulier en réponse à des stimuli émotionnels de nature sociale et autocritique. De plus, une interaction dysfonctionnelle entre le le système limbique et les régions du cortex préfrontal dans le TAS (p. ex., cortex préfrontal médian, raphé dorsal, striatum, locus coeruleus, cortex insulaire et cortex cingulaire antérieur), impliquant les systèmes de neurotransmetteurs d'acide γ-aminobutyrique (GABA), dopaminergique et ocytocine peuvent sous-tendre les symptômes et les changements volumétriques. Dans une méta-analyse récente de la fonction cérébrale dans 17 études de patients souffrant de TAS, l'augmentation du traitement limbique en réponse aux visages émotionnels était significative, en particulier l'hyperactivation de l'amygdale, du gyrus parahippocampique et du globus pallidus en comparaison avec des contrôles sains. De plus, l'hyperactivation de l'insula, du putamen, de la température supérieure le gyrus oral, les régions frontales médiales et le cuneus ont été observés dans les cas de TAS par rapport au syndrome de Williams-Beuren - un trouble à l'extrémité opposée du spectre de l'anxiété sociale. Ainsi, une activation limbique accrue aux stimuli socialement émotifs semble être présente chez ces avec le TAS, et il est possible que, conformément à d'autres troubles anxieux, une régulation descendante inefficace par les réseaux du cortex préfrontal des réponses limbiques excessives puisse contribuer aux symptômes d'anxiété sociale. Trouble obsessionnel compulsif (TOC) Le TOC se caractérise par des pensées et des croyances récurrentes (obsessions), ainsi que par des actes physiques ou mentaux répétés auxquels il est difficile de résister (compulsions). Une modélisation détaillée des circuits neuronaux du TOC a émergé de diverses études d'imagerie. Les premiers travaux ont proposé que la voie directe des ganglions de la base désinhibant le comportement et le système indirect des ganglions de la base inhibant ou modérant le comportement modifient le «ton neural» et peuvent médier l'expression des symptômes du TOC. Des études plus récentes sur la neuroanatomie et la fonction du TOC ont continué à impliquer les circuits du CSTC dans la physiopathologie du TOC. Le circuit du CSTC est composé de boucles parallèles, qui semblent prendre en charge les fonctions inhibitrices (p. ex., blocage, répétition motrice) ou excitatrices (p. ex., compulsivité, conditionnement de la peur), les comportements et les cognitions, et l'interaction entre les différents domaines de ces boucles peuvent expliquer les différentes dimensions des symptômes du TOC (par exemple, thésaurisation, vérification, nettoyage, comptage). De tels modèles sont soutenus par une méga-analyse multicentrique récente, qui ont trouvé une réduction des volumes de l'ACC, du cortex préfrontal dorsomédian et du gyrus frontal inférieur dans le TOC, avec des interactions groupe par âge dans le striatum, l'OFC et l'insula. Conformément aux déficits fonctionnels des circuits du cortex préfrontal chez les personnes atteintes de TOC, une méta-analyse récente des différences structurelles a rapporté une réduction des volumes du cortex préfrontal, mais également une augmentation des volumes striataux. L'activation aberrante des circuits du CSTC peut également expliquer le dysfonctionnement exécutif observé dans le TOC. Par exemple, une méta-analyse récente de 110 études antérieures a révélé que les personnes atteintes de TOC sont altérées dans les tâches mesurant la plupart des aspects de la fonction exécutive et que ces altérations ne sont pas influencées par la lenteur motrice ou la dépression. Le dysfonctionnement exécutif peut être associé à une modulation excessive. activation corticale préfrontale descendante de l'activation excessive du réseau des noyaux gris centraux. Une revue systématique des corrélats neuronaux de la TCC pour l'anxiété et les troubles associés Les modèles animaux et les études d'imagerie cérébrale fonctionnelle fournissent une base importante pour l'étude de la façon dont la TCC modifie le neurocircuit de l'anxiété et des troubles connexes. La TCC reste la psychothérapie de première intention la plus largement recommandée pour l'anxiété et les troubles apparentés et vise à modifier l'affect, le comportement et les cognitions (A-B-C) qui contribuent aux perceptions erronées de la menace et du comportement, et à renforcer la conscience de soi des réponses émotionnelles aux troubles liés à l'anxiété. stimuli. Un résultat clé de la TCC est une meilleure régulation émotionnelle des réponses d'anxiété. Dans cette perspective, nous examinons maintenant systématiquement les études d'IRM fonctionnelles qui ont examiné tour à tour les corrélats neuronaux de la TCC pour chacun des principaux troubles anxieux et apparentés. Les corrélats neuronaux des troubles anxieux sont résumés dans la figure 1. Figure 1. Un diagramme schématique résumant les corrélats neuronaux de l'anxiété et des troubles associés. SSPT, trouble de stress post-traumatique ; MP, trouble panique ; TAG, trouble anxieux généralisé ; TAS, trouble d'anxiété sociale ; TOC, trouble obsessionnel-compulsif / SMC, cortex sensori-moteur ; ACC, cortex cingulaire antérieur ; PFC, cortex préfrontal ; OFC, cortex orbitofrontal ; thaï, thalamus ; Str, strié ; Suis, amygdale ; Hipp, hippocampe Recherche documentaire Nous avons effectué des recherches dans PubMed, Medline et Google Scholar, et effectué une recherche manuelle dans les listes de référence des publications de 1995 à mai 2015 en utilisant les critères de recherche suivants : FMRI + CBT + ANXIETY ; FMRI + CBT + TROUBLES DE STRESS POST-TRAUMATIQUE ; FMRI + TCC + TROUBLE PANIQUE ; FMRI + CBT + TROUBLE D'ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉ : FMRI + CBT + TROUBLE D'ANXIÉTÉ SOCIALE ; FMRI + TCC + TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF. Nous avons également remplacé FMRI par IRM et NEURAL, et CBT par PSYCHOTHÉRAPIE comme recherches supplémentaires. Les publications étaient incluses si elles étaient : (i) écrites en anglais ; (ii) utilisé la TCC et non d'autres méthodes (par exemple, d'autres thérapies psychologiques ou pharmacothérapies) ; (iii) utilisé l'IRMf et non d'autres modalités d'imagerie (qui sortent du cadre des objectifs de cet article) ; (iv) ont examiné des populations de patients autres que l'anxiété et les troubles apparentés. Cette recherche systématique a produit 19 études IRMf à inclure dans cette revue. Nous décrivons maintenant les résultats par rapport à l'anxiété distincte et aux troubles apparentés. Voir le tableau I pour plus de détails sur les études incluses. Trouble stress post-traumatique Deux études d'IRMf ont identifié des corrélats neuronaux de la TCC pour le TSPT, qui présentent les caractéristiques neuronales de l'hyperactivation de l'amygdale et de l'activation réduite du PFC et de l'ACC. Dans la première étude d'IRMf, les réponses neurales de 14 patients atteints de TSPT à des visages effrayants masqués ont été mesurées avant et après 8 semaines de TCC qui impliquaient l'éducation, l'exposition imaginaire et in vivo et la thérapie cognitive. Les auteurs ont découvert que 7 patients seulement répondaient au traitement. (par exemple, une amélioration d'au moins 50 % des scores de symptômes), et qu'une mauvaise réponse au traitement était associée à des augmentations avant le traitement de l'amygdale bilatérale et de l'ACC ventral. Les auteurs suggèrent que des réponses neurales excessives avant le traitement dans ces régions peuvent signaler des déficits dans la régulation des émotions pendant le traitement et peuvent entraver l'efficacité de la TCC. Une deuxième étude d'IRMf a utilisé la tâche No/Go pour examiner la fonction neurale inhibitrice après 8 semaines de traitement par TCC. Il a été constaté qu'après la TCC, il y avait une plus grande activation du réseau striatal dorsal gauche et frontal pendant le contrôle inhibiteur, ce qui était associé à un symptôme de TSPT plus faible. sévérité, indiquant que les améliorations du contrôle inhibiteur contribuent à une meilleure réponse au traitement. Trouble panique Quatre études d'IRMf à ce jour ont examiné les corrélats neuronaux de la TCC pour la MP. La MP est associée à une hypersensibilité de l'amygdale et à une dérégulation du PFC et il a été démontré que la TCC modifie efficacement ces schémas neuronaux. La première étude a comparé 42 patients parkinsoniens avec des témoins sains et a constaté qu'un cours de 12 semaines de TCC manuelle altérait les réponses neuronales aux stimuli conditionnés par la peur.64 Plus précisément, une réduction du gyrus frontal inférieur gauche (IFG) a été observée après le traitement par TCC chez groupe, ainsi qu'une connectivité fonctionnelle accrue entre l'IFG et les régions du réseau de la peur, à savoir les amygdales, les insulae et le cortex cingulaire antérieur. Dans une autre étude, 49 patients atteints de MP sans médication, qui ont reçu un traitement CBT manuel et qui ont été classés comme répondeurs ou non-répondeurs sur la base d'une réduction d'au moins 50 % des symptômes, ont été mesurés pour les réponses neurales pendant le conditionnement de la peur.65 le traitement a été associé à une augmentation de l'activation de l'hippocampe droit lors de l'utilisation de stratégies cognitives en réponse à des stimuli basés sur la peur. De plus, une réduction significative des symptômes était associée à un couplage fonctionnel inhibiteur entre le cortex cingulaire antérieur et l'amygdale qui n'a pas changé avec le temps. Les auteurs suggèrent que la neuroplasticité au sein des réseaux frontaux-amygdaliens pourrait être à l'origine d'améliorations de la signalisation de sécurité. Dans une autre étude, l'efficacité du traitement par TCC chez 23 patients atteints de la maladie de Parkinson était la mieux prédite, lors du maintien de l'émotion par activation dans l'insula/cortex cingulaire antérieur, et lors de la réévaluation de l'émotion par activation dans le gyrus occipital et supramarginal. Dans la plus grande étude multicentrique sur les effets de la TCC sur les corrélats neuronaux de la réduction des symptômes chez les patients atteints de MP, 49 patients qui ont terminé au moins 4 semaines de traitement par TCC ont été examinés à l'aide d'une tâche de conditionnement de la peur. Les auteurs ont rapporté que l'activation neuronale au conditionnement de la peur et à l'extinction prédisait si les patients devenaient répondeurs ou non après le traitement, avec une précision de 70 %. Le conditionnement de la peur était associé à une augmentation des réponses neuronales dans le gyrus précentral, le cortex occipital et l'OFC. L'extinction de la peur, en revanche, était associée à une activation accrue du putamen, du cortex paracingulaire et des cortex occipital et frontal. Trouble anxieux généralisé Quatre études ont examiné les effets de la TCC sur l'activation neurale chez les patients atteints de TAG, qui se caractérise par une hypoactivation dans le mPFC et l'ACC, peut-être en raison d'une réactivité limbique excessive aux stimuli de menace perçus. Dans la première étude d'IRMf avec une tâche de reconnaissance des émotions faciales, 7 patients pédiatriques présentant un diagnostic prédominant de TAG ont été examinés après un cours de 8 semaines de TCC axé sur l'exposition et l'entraînement aux compétences (contre 7 patients ayant choisi le traitement par ISRS). ont constaté que l'hyperactivation de l'amygdale gauche avant le traitement prédisait une réduction des scores de gravité clinique après la TCC. Dans une étude IRMf similaire utilisant une tâche de sonde émotionnelle, 7 adolescents atteints de TAG ont montré une augmentation de la réponse vlPFC droite après 8 semaines de traitement CBT. Dans une troisième étude portant sur 25 adultes traités par TCC pour le TAG, l'activation de l'hippocampe pendant le maintien de la réponse aux stimuli émotionnels et l'activation de l'insula antérieure, du gyrus temporal supérieur, supramarginal et frontal supérieur pendant la réévaluation de l'émotion étaient parmi les meilleurs prédicteurs d'un meilleur traitement. réponse. Dans l'étude finale à ce jour, sur 21 adultes atteints de TAG qui ont suivi un traitement TCC par rapport aux témoins sains, au prétraitement, ceux atteints de TAG ont montré des réponses réduites dans l'amygdale, l'insula et le cingulaire antérieur aux images de visages heureux et une plus grande amygdale -connectivité de l'insula. Après 10 séances de TCC, il y a eu une activation atténuée de l'amygdale et du cingulaire antérieur sous-genuel aux visages de peur/en colère et des réponses insulaires accrues aux visages heureux sans aucun effet sur la connectivité. Les auteurs suggèrent un effet de processus double de la TCC sur les personnes atteintes de TAG, en ce sens que les réponses neuronales aux stimuli positifs sont accrues et les réponses neuronales aux stimuli effrayants atténuées. Cela peut être dû au fonctionnement renforcé du PFC qui est mieux à même de réguler l'expérience des émotions positives et négatives. Trouble d'anxiété sociale Les corrélats neuronaux du TAS sont une réponse limbique excessive à des stimuli socialement émotifs. Quatre études ont jusqu'à présent examiné les effets de la TCC sur les patients atteints de TAS. La première étude a examiné les réponses neuronales aux visages/scènes émotionnels chez 39 patients atteints de TAS traités par TCC. Les auteurs rapportent une augmentation de l'activation neuronale dans les régions temporales occipitales aux stimuli émotionnels avant le traitement prédit une gravité clinique plus faible après la TCC. De même, dans une étude examinant les corrélats neuronaux d'un programme de 12 semaines de TCC chez 14 patients atteints de TAS, une intervention réussie prédit une activation accrue du prétraitement aux visages menaçants dans le gyrus temporal supérieur et moyen (pour le traitement visuel) et le cortex cingulaire antérieur dorsal, dorsomédial cortex préfrontal (pour la régulation cognitive de l'émotion). De plus, cette étude a révélé qu'un plus grand traitement des menaces des visages craintifs avant le traitement correspond à une plus grande activation du cortex préfrontal et de l'insula dans le groupe TAS. Une autre étude a examiné les effets de la réévaluation cognitive après 16 séances individuelles de TCC chez 75 patients atteints de TAS. Des réponses plus positives et des réévaluations des déclarations de confiance en soi négatives à la fin du traitement étaient associées à une plus grande activation du cortex préfrontal et à une plus grande connectivité entre le cortex préfrontal et l'amygdale qui a coïncidé avec des réductions des évaluations des émotions négatives. Une étude ultérieure similaire par le même groupe, examinant cette fois les corrélats neuronaux de la réactivité émotionnelle à l'évaluation sociale après le même type de TCC a été menée dans un sous-ensemble de 59 patients atteints de TAS. La TCC a modifié la réactivité émotionnelle en termes d'augmentation de la activation du gyrus (SFG), du lobule pariétal inférieur (IPL) et du gyrus occipital moyen (MOG) pendant les louanges sociales. En revanche, la TCC a été suivie d'augmentations du SFG droit et de l'IPL et de diminutions du gyrus temporal supérieur postérieur gauche (pSTG) pendant la critique sociale. Enfin, la TCC a augmenté les réponses cérébrales dans les SFG et MOG droits et a diminué l'activation du pSTG gauche lors de la réévaluation de l'émotion. Trouble obsessionnel compulsif Les corrélats neuronaux du TOC impliquent des réseaux cortico-striato-thalamo-corticaux (CSTC), par exemple, une modulation PFC excessive de la réactivité limbique excessive aux stimuli émotionnels, bien que les diverses dimensions des symptômes du TOC reflètent probablement différents schémas neuronaux dans les boucles du CSTC. Jusqu'à présent, cinq études d'IRMf ont examiné les effets de la TCC sur des échantillons pédiatriques et adultes. La première étude d'IRMf a utilisé la tâche Stroop qui évoque des réponses conflictuelles aux cibles de stimulus qui comprenaient la provocation des symptômes chez 10 patients ambulatoires atteints de TOC. Les auteurs ont rapporté qu'après 12 semaines de TCC, il y avait une réduction de l'activation du PFC aux réponses dans le cortex pariétal et le cervelet à des stimuli anxiogènes. Une étude ultérieure d'IRMf d'apprentissage inversé (RL) a mesuré les effets de la TCC en utilisant l'exposition et la prévention de la réponse sur les circuits frontostriataux chez 10 patients atteints de TOC. et qu'après la TCC, il y avait une augmentation de l'activation striatale (putamen) pendant la RL. Une étude IRMf ultérieure a utilisé la tâche Flanker pour sonder le traitement des conflits dans un échantillon pédiatrique de 25 personnes atteintes de TOC qui ont terminé 8 semaines de TCC. que partiellement modifié par la TCC. Dans une étude IRMf plus récente examinant les effets d'une TCC de 3 mois sur la fonction neurale lors d'une tâche de sonde d'exposition d'image personnalisée chez 35 patients atteints de TOC, l'activation du cortex cingulaire antérieur et orbitofrontal était plus élevée lors de l'exposition à des images personnalisées induisant une obsession. En outre, l'activation aux images anxiogènes, dans le cingulaire antérieur et l'orbitofrontal gauche a diminué avec l'amélioration des symptômes après la TCC. Dans une autre étude d'IRMf examinant les corrélats neuronaux de la TCC pour la dimension la plus courante des symptômes du TOC, à savoir les obsessions de contamination et de lavage, l'activation accrue de l'amygdale et la diminution de l'activation du cortex préfrontal dorsolatéral (associée au contrôle cognitif) indiquaient une réduction significative des symptômes d'anxiété après 12 semaines de TCC. Les auteurs ont conclu que dans le TOC, le recrutement réussi des structures limbiques pendant l'exposition à la peur peut être bénéfique pour le succès du traitement, alors qu'un contrôle descendant excessif via le recrutement du cortex préfrontal pendant la TCC peut entraver les effets du traitement. Discussion Nous avons résumé les modèles contemporains d'anxiété et de troubles apparentés (par exemple, TSPT, TD, TAG, TAS, TOC) du point de vue des études animales et de l'imagerie par résonance magnétique humaine (IRMf), afin de fournir une base sur laquelle examiner comment la TCC peut altérer le neurocircuit de ces conditions. Nous concluons que bien que chacun des troubles anxieux et apparentés soit médié par des circuits neuronaux quelque peu différents, la TCC peut agir de la même manière pour augmenter le contrôle préfrontal des structures sous-corticales. En résumé, les troubles anxieux et le TSPT sont associés à une activation exagérée du réseau de peur aux stimuli anxiogènes, impliquant des structures limbiques telles que l'amygdale, l'hippocampe, le striatum, l'ACC et l'insula. On pense qu'elles sous-tendent la neuropathologie des troubles obsessionnels compulsifs et apparentés. De telles différences entre les circuits peuvent aider à expliquer les traits spécifiques des symptômes pour les divers troubles anxieux et apparentés, et peuvent être considérées comme des cibles pour une psychothérapie efficace. Des différences discrètes entre ces circuits peuvent expliquer les traits spécifiques des symptômes pour les divers troubles anxieux et apparentés, et doit être pris en compte pour une psychothérapie efficace. Par exemple, des études IRMf sur le TSPT et la MP rapportent une activation accrue du réseau de la peur, impliquant en particulier l'amygdale et en réponse à des stimuli anxiogènes, tandis que ceux atteints de TAS montrent des réponses neuronales similaires dans le circuit de la peur, mais plutôt en relation à des stimuli sociaux. À l'inverse, le TAG a été lié à une hypofonction du PFC et de l'ACC qui est associée à la régulation des émotions, et ceux atteints de TOC présentent des circuits cortico-striatal-thalamo-corticaux (CSTC) altérés et une hyperactivation du PFC et du réseaux limbiques. Comment la TCC peut affecter la fonction neurale dans les troubles anxieux La TCC est actuellement le traitement le plus largement utilisé et le plus efficace contre l'anxiété et les troubles apparentés, bien qu'il existe d'autres traitements efficaces qui seront mentionnés ci-dessous. Un résultat important de la TCC est l'amélioration de la régulation émotionnelle. En effet, les données examinées ici suggèrent que les circuits neuronaux sous-jacents au traitement et à la régulation des émotions (cortex préfrontal et système limbique) semblent les plus sensibles au changement après une psychothérapie de l'anxiété et des troubles connexes. Cela dit, en termes de résultats neuronaux du traitement CBT pour les divers troubles anxieux et apparentés, bien qu'il existe de grandes similitudes, il existe également des différences discrètes. Par exemple, la TCC pour le TSPT est associée à une plus grande activation du réseau striatal dorsal gauche et frontal pendant le contrôle inhibiteur, ce qui peut indiquer que les améliorations du réseau neuronal de contrôle inhibiteur contribuent à une meilleure réponse au traitement. La TCC pour la TP est corrélée à une activation accrue entre le PFC et régions du réseau de la peur, telles que l'amygdale et l'hippocampe, ce qui est lié à une meilleure évaluation cognitive des réponses émotionnelles. l'activation de l'amygdale, de l'hippocampe et de l'insula avant le traitement, pour permettre un meilleur traitement des stimuli émotionnels positifs et négatifs. évaluation et émotivité. Enfin, chez les patients atteints de TOC, des réponses réduites dans les domaines limbiques et autres (y compris am ygdala, striatum et ACC) semblent être observés le plus systématiquement après la TCC, avec certaines indications que les réseaux PFC sont renforcés. Cependant, il a également été suggéré qu'un contrôle descendant excessif au début de la TCC peut entraver la effets du traitement du TOC. Certaines de ces études suggèrent également que les réponses neurales avant le traitement aux stimuli spécifiques au trouble peuvent prédire l'efficacité de la TCC, et ces résultats sont brièvement discutés ci-dessous. Les différences fonctionnelles cérébrales régionales associées aux changements consécutifs à la TCC dans les troubles anxieux sont illustrées à la figure 2. Figure 2. Une carte schématique d'activation cérébrale démontrant l'activation régionale la plus altérée par la TCC dans le TSPT (rouge), la TP (vert), le TAG (bleu), le TAS (jaune) et le TOC (blanc). À des fins de démonstration uniquement et non pour une description précise de la taille de l'activation pour chaque trouble anxieux. Les régions colorées représentent les zones d'activation altérée après un cours de TCC. TSPT, trouble de stress post-traumatique ; TP, trouble panique ; TAG, trouble anxieux généralisé ; TAS, trouble d'anxiété sociale ; TOC, trouble obsessionnel-compulsif Prédicteurs neuronaux pré-TCC du résultat Dans une étude des effets de la TCC sur le TSPT, seule la moitié de l'échantillon (n=7) répondait au traitement (par exemple, au moins 50 % d'amélioration des scores de sévérité des symptômes). Une mauvaise réponse au traitement était associée à des augmentations avant le traitement de l'amygdale bilatérale et de l'ACC ventral. Les auteurs suggèrent que cela pourrait être le signe d'une dérégulation importante du système limbique due à un dysfonctionnement des circuits PFC, ce qui pourrait nuire au succès du traitement. À l'inverse, chez les patients atteints de TAG, l'hyperactivation de l'amygdale gauche avant le traitement prédisait une réduction des scores de gravité clinique après la TCC. aider à conduire le développement de nouvelles stratégies cognitives pour la régulation efficace de l'émotion après un cours de TCC. Dans une étude IRMf de patients TAS, une réponse accrue avant le traitement aux visages menaçants dans le gyrus temporal supérieur et moyen, le cortex cingulaire antérieur dorsal et le cortex préfrontal dorsomédian a prédit une réduction des symptômes après une TCC, et cela peut indiquer une régulation cognitive intacte Réseau PFC qui répond au traitement. L'activation neurale au cours d'une tâche d'apprentissage inverse chez les patients atteints de TOC a également été associée à une réduction de l'OFC et de l'activation striatale (caudée) avant le traitement. Les différences fonctionnelles de la préTCC qui peuvent prédire l'efficacité du traitement sont illustrées à la figure 3. Figure 3. Une carte schématique de l'activation du cerveau montrant les zones d'activation du traitement pré-TCC qui prédit un meilleur résultat (par exemple, la réduction des symptômes liés à l'anxiété) dans le TSPT (rouge), la TP (vert), le TAG (bleu), le TAS (jaune) et TOC (blanc). À des fins de démonstration uniquement et non pour une description précise de la taille de l'activation pour chaque trouble anxieux. Les régions colorées représentent les zones d'activation altérée avant le traitement CBT qui prédit un résultat amélioré (par exemple, la réduction des symptômes cliniques). TSPT, trouble de stress post-traumatique ; TP, trouble panique ; TAG, trouble anxieux généralisé ; TAS, trouble d'anxiété sociale ; TOC, trouble obsessionnel-compulsif Autres traitements et effets sur le traitement neuronal Selon une méta-analyse récente d'études sur le traitement des troubles anxieux, il existe une gamme de pharmacothérapies et de psychothérapies efficaces. Celles-ci incluent les thérapies de pleine conscience, qui visent à concentrer les cognitions sur la respiration, les sensations de soi et du corps ; relaxation, TCC individuelle, TCC de groupe, thérapie psychodynamique qui met en évidence les pensées et les sentiments non conscients ; les thérapies sans contact en face à face (par exemple, les thérapies Internet), le retraitement de désensibilisation des mouvements oculaires (EMDR) qui utilise les mouvements oculaires pour imiter les rythmes du sommeil afin de réinitialiser les réponses émotionnelles et la thérapie interpersonnelle. En termes d'autres psychothérapies, la réduction du stress basée sur la pleine conscience pendant 8 semaines chez les patients atteints de TAG semble réduire l'hyperactivité de l'amygdale et augmenter l'activation du VLPFC, ce qui peut suggérer que la pleine conscience favorise la régulation des émotions ou la réduction de la réactivité émotionnelle, ainsi que le renforcement contrôle cognitif des émotions chez les patients atteints de TAG. La thérapie basée sur la pleine conscience chez les patients atteints de TAS est associée à une amélioration de l'estime de soi, à une évaluation de soi plus positive, à une diminution de l'anxiété et à une activation accrue du cortex préfrontal aux stimuli émotionnels. TCC sur Internet pour les patients atteints de TAS est associée à une réduction de la réactivité de l'amygdale aux visages émotionnels après le traitement, ainsi qu'à une connectivité accrue entre le cortex préfrontal, l'ACC et l'amygdale qui correspond à une réduction des symptômes cliniques autodéclarés et à l'absence de rechute 1 an plus tard. La relation entre les variantes génétiques et les neurocircuits du traitement CBT Les effets de la psychothérapie pour l'anxiété et les troubles apparentés sont susceptibles d'être influencés par la relation entre les variantes génétiques et les circuits neuronaux relatifs à la régulation des émotions, cependant, davantage de recherches doivent être menées dans ce domaine. Dans une étude, les allèles longs du gène de la monoamine oxydase A (MAOA) dans la région du polymorphisme du promoteur uVNTR étaient liés aux symptômes de la TP. présence de stimuli effrayants au début de la TCC et activation plus importante du cortex pariétal inférieur après la TCC Dans une autre étude sur des patients parkinsoniens, le couplage ACC-amygdale inhibiteur pendant le conditionnement de la peur était caractéristique de la réponse au traitement et était associé à la présence du génotype L/L de le gène transporteur de la sérotonine SLC6A4(5-HTTLPR). Une autre étude sur des patients atteints de TP a montré un couplage ACC-amygdale inhibiteur pendant le conditionnement de la peur, qui avait précédemment démontré qu'il caractérisait la réponse au traitement dans cet échantillon, et qui était induit par des répondeurs CBT avec le génotype L/L du gène transporteur de la sérotonine. Ainsi, il existe de plus en plus de preuves que la variation génétique peut être associée à des altérations spécifiques des réponses neuronales au cours de la TCC de l'anxiété et des troubles associés. Limites et orientations futures Bien qu'il y ait eu des progrès dans la connaissance de l'impact de la psychothérapie pour l'anxiété et les troubles apparentés sur la fonction neuronale, en particulier dans les réseaux relatifs à la régulation cognitive de l'émotion, il existe encore une grande hétérogénéité dans les études IRMf, ce qui empêche de tirer des conclusions définitives. Par exemple, les études d'IRMf utilisent généralement différents paradigmes, y compris le conditionnement de la peur, l'apprentissage inversé, la réévaluation, l'extinction de la peur, les paradigmes de provocation des symptômes avec des stimuli pertinents pour l'anxiété et des tâches cognitives (par exemple, l'inhibition de la réponse et les tâches d'apprentissage inversé telles que Go/No Go et Flanker Tâches). D'une part, une telle approche est cohérente avec l'accent mis sur les endophénotypes pertinents pour l'anxiété et les troubles associés, et d'autre part, il est également nécessaire de relier clairement le travail d'imagerie à la gamme spécifique de symptômes observés dans l'anxiété et les troubles associés. Bien que le domaine ait progressé, des études supplémentaires sont clairement nécessaires. Bien qu'il soit possible que les technologies d'imagerie cérébrale finissent par générer des prédictions au niveau d'un seul patient pour guider la prise de décision clinique, nous sommes actuellement loin de ce point. Dans l'intervalle, les travaux sur les neurocircuits de la psychothérapie ont apporté une contribution importante à la consolidation des modèles neurobiologiques de l'anxiété et des troubles apparentés, ainsi que des modèles des mécanismes d'intervention thérapeutique.

  • Rien ne nous est donné pour nous écraser

    C'est avec un sentiment de haute gratitude que j'ouvre ce blog pour valoriser le témoignage profond et vivant de cette femme exceptionnelle : Christiane SINGER, écrivaine française. Propos particulièrement utile en cette période COVID. Christiane SINGER est une écrivaine née à Marseille en 1943 et décédée en 2007 à Vienne à l'âge de 64 ans. Vous trouverez ci-dessous une image, une vidéo d'interview avec quelques citations et à la fin, un lien si vous souhaitez découvrir son oeuvre littéraire. « C'est tout simplement l'assurance que rien ne nous est donné pour nous écraser, qu'il y a une force d'apprentissage dans chaque qualité qui nous visite et que souvent. » source de l'image : https://ressources-plurielles.com/usage-crises-christiane-singer-pire/ « La transmission, c'est cette attention portée à un autre qui fait qu'en lui surgit le meilleur de lui-même. Comme je suis née du regard de quelques personnes merveilleuses qui se sont trouvées sur mon chemin et qui ont fait jaillir de moi la mémoire de ce que je suis en profondeur. » « Être en amour avec soi-même d’abord, c’est le plus difficile et tant que nous ne le sommes pas, il est évident que nous sommes des fréquentations dangereuses pour les autres, puisque nous cherchons sans cesse compensation de la relation. Ce travail de se rencontrer, de s’incliner devant ce mystère que nous abritons chacun... Le plus difficile, le plus incroyable des passages de l’ancien testament où est dit "Seigneur, je Te remercie de cette merveille que je suis et que Tu as créé" et une dame s’approchait de moi : "c’est pas possible que ça soit dans la Bible" et pourtant c’est l’essence même de notre texte. » Vous souhaitez en savoir plus ? --> https://www.fnac.com/Christiane-Singer/ia58725/bio

  • Danse-thérapie : entre jouissance et castration

    Concevoir la danse-thérapie sous l'apport psychanalytique de Lacan, Dolto et Winnicott. C’est un sujet qui s’est présenté à moi le dernier mois de ma formation en danse-thérapie. Malgré la complexité abyssale de cette ouverture théorique, je vais tenter d’en esquisser quelques contours dans la clinique. Commençons d’abord par la définition de la jouissance : « Le terme de jouissance pourrait être éclairé par un recours à son étymologie possible (le joy médiéval désigne, dans les poèmes courtois, la satisfaction sexuelle accomplie) et par son usage juridique (la jouissance d’un bien s’y distinguant de sa propriété) ». Le dictionnaire de la psychanalyse, Roland Chemama et Bernard Vandermersch, p.290-291 Il a fallu que je participe à une conférence en ligne de la Société Française de Psychopathologie de l’Expression et de l’Art-thérapie sur le Silence pour entendre une participante dire que s’il y a jouissance, il y a souffrance. Mettant dans mon esprit néophyte, un lien probable entre jouissance et symptôme. La jouissance est alors liée au corps : « Le corps c’est le point de départ de toute jouissance, dans le sujet, et c’est à partir de ce moment fondamental, le stade du miroir, que le sujet fera une expérience de jouissance, d’une façon ou d’une autre. Rappelons nous que la jouissance est d’abord, la satisfaction de la pulsion. Freud définira la pulsion comme ce qui exige une satisfaction au sujet, une satisfaction immédiate, sans délai, par tous les moyens, d’une façon tout à fait indépendante de l’objet. La science parle de l’instinct, soit quelque chose de déjà prédéterminé, qui sait déjà de quoi se satisfaire. La pulsion, elle, ne sait pas de quoi se satisfaire, elle demande au sujet une satisfaction, cette exigence de satisfaction sans disposer d’un objet prédéterminé nous la nommons en terme psychanalytique : la Jouissance, concept lacanien. Dans ce monde nous trouverons tout un tas de machines qui viendront alimenter cette espèce de piranha de la pulsion. Comme la pulsion n’a pas de préférences, de menu préétabli, Lacan dira "ça jouit". Le piranha, pour chacun, ça jouit, mais ça ne sait pas de quoi. On retrouve ces phénomènes de jouissance au-delà du plaisir, dans les addictions aux conséquences souvent ravageantes pour le sujet. » Le corps et ses jouissances dans la danse, Chantal CAZZADORI (mallette plateforme stagiaires PROFAC) Le « ça jouit » lacanien me fait entrecroiser (au risque de simplifier une notion bien plus complexe qu’elle n’y paraît) le Ça freudien : « La conquête du ça, ce noyau de notre être pour Freud, ce lieu d’être pour J. Lacan, est facilitée par la psychanalyse. » Le dictionnaire de la psychanalyse, Roland Chemama et Bernard Vandermersch, p.84 La pulsion est un « concept fondamental de la psychanalyse, destiné à rendre compte, par l’hypothèse d’un montage spécifique, des formes du rapport à l’objet et de la recherche de la satisfaction. » Ibid. p.480 L’objet, quant à lui est « ce qui est visé par le sujet dans la pulsion, dans l’amour, dans le désir. » Ibid. p.395 Dans mon choix de fonction de danse-thérapeute, je continue de m’interroger sur les distinctions et les ressemblances avec l’art-thérapie en cherchant peut-être en vain les particularités qui sont en jeu lors de présence de Sujet en séance. L’une des distinctions que j'ai pu faire lors d’un regroupement en art-thérapie (et non en danse-thérapie), c’est la présence de dispositif matériel réalisé par l’art-thérapeute. Des objets participaient à créer un bricolage spécifique et m'a permis de mettre en relief la singularité de l’éprouvé corporel (jouissance) du dispositif « immatériel » en danse-thérapie. Et en cela, l’absolue nécessité du professionnel de faire tiers à la relation contre-transférentielle par une supervision pour mettre au travail le souffle du neutre. « C’est vrai que la danse l’expérience du corps est centrale, il jouit et se donne à la jouissance de l’Autre, comme un corps qui se donne à regarder par l’Autre. L’usage du voile est central également en danse. Il joue la fonction du phallus comme image. C’est à dire que le corps tel quel, n’est pas à ce point enthousiasmant, il faut le recouvrir, il faut montrer et cacher les choses, toujours selon la logique du voile. » Le corps et ses jouissances, conférence par Miquel Bassols du 23 mai 2003 à Montréal Bien entendu, l’expérience de la danse contemporaine est bien distincte de celle de la danse-thérapie contemporaine enseignée à PROFAC. Je constate simplement que la plupart des patients, lors de mon lieu de stage, avaient une idée de la danse au départ qu’il a fallu déconstruire. Tout comme j’ai dû moi aussi déconstruire cette idée tenace et m’ouvrir à quelque chose de moins danse, plus dense. La question du voile m’intrigue parce qu’elle semble être l’un des pivots indispensables pour passer de la notion de danse à celle de la danse-thérapie. C’est comme si le désir de neutralité chez le danse-thérapeute était le voile (paravent) de sa fonction. Voile qui viendrait faire barrage (distinction) entre le Sujet et le professionnel. De cet espace dégagé - désencombré - pourrait alors, peut-être être l’une des garanties d’assurer la mise à l’abri du Sujet en séance. Confronté au confinement lors de mon cursus formatif, nous avons été contraint de suivre nos regroupements mensuels sur une plateforme virtuelle où nous n’avions que le son. L’accès aux caméras était impossible. Pendant plusieurs mois, nous avons fait nos expériences seuls derrière notre écran sans le regard de quiconque. C’est là que j’ai compris l’impact du regard dans la danse et cela m’a permis de reposer la question de mon propre regard. Non sur des corps en mouvements - comme déformé par mes autres fonctions professionnelles - mais comme Sujet en séance danse-thérapeutique dont le mouvement est autant physique que psychique. Et c’est sûrement parce que le Sujet est "protégé" par la neutralité du professionnel, que ce mouvement peut s’opérer. Le voile qu’était l’absence de caméra lors de ces moments de regroupement m’a permis de cerner l’importance d’être à l’abri du regard qui renvoie à celui de l’Autre et qui constitue peut-être une part non négligeable de la jouissance. Le grand Autre c’est le « lieu où la psychanalyse situe, au-delà du partenaire imaginaire, ce qui, antérieur et extérieur au sujet, le détermine néanmoins. » Le dictionnaire de la psychanalyse, Roland Chemama et Bernard Vandermersch, p.73 « On naît avec un organisme, mais le corps on se le construit psychiquement, sous l’effet du langage, en tant que "parlêtre", soit comme être de paroles. » Le corps et ses jouissances, conférence par Miquel Bassols du 23 mai 2003 à Montréal Dans mon lieu de stage, quand je sentais quelque chose d’assourdissant dans l’activité chant avec les patients puis lors des ateliers de médiation vitaminée pour les patients où j’avais l’impression de parler trop, c’est comme si ce concept lacanien de parlêtre retentissait d’une façon singulière avec les patients psychotiques et qui m’échappait totalement. Qu’est-ce que cela pouvait être ? Michel Bassols dans sa conférence du Corps et ses Jouissances parle du voile comme « la fonction du phallus comme image ». Le phallus, c’est le « symbole de la libido pour les deux sexes; signifiant désignant l’ensemble des effets du signifiant sur le sujet et, en particulier, la perte liée à la prise de la sexualité dans le langage. » Le dictionnaire de la psychanalyse, Roland Chemama et Bernard Vandermersch, p.429 Lacan affirmera que « le phallus ne peut jouer son rôle que voilé. » « C’est dire que Lacan met le phallus au centre de la théorie psychanalytique en en faisant l’objet du refoulement originaire freudien. (…) Cela a des conséquences techniques et cliniques. Le dévoilement du phallus est donc à l’opposé de l’interprétation (…) S’il est vrai pourtant qu’en dernier recours, toute signification renvoie au phallus, ce n’est pas comme à une clé magique des songes et des discours, mais dans la prise en compte de la barre qui sépare signifiant et signifié et qui divise aussi bien le sujet désirant ($) puisque "l’inconscient est structuré comme un langage" ». Ibid. p.430 Je rajouterai la phrase de Lacan dans la Signification du Phallus « Le phallus, dans la doctrine freudienne, n’est ni un fantasme (au sens d’un effet imaginaire) ni un objet partiel (interne, bon, mauvais) et non plus l’organe réel, pénis ou clitoris ». Ibid. Alors qu’est-ce que le phallus ? « Le phallus, dit Lacan, donne au sujet le sentiment de la vie. Sa carence le fait-il s’éprouver hors de la vie, ou bien dans l’incapacité de vivre ? "La mort du sujet n’est discernée par le psychosé que dans l’après-coup d’un acte qui l’a fait devenir autre et qui a mis en jeu une perte de jouissance grâce à laquelle une élaboration nouvelle de l’articulation signifiante devient possible" ». Plateforme stagiaire PROFAC : Le complexe d’Oedipe et les psychoses / Logique du délire de J-C Maleval « Le fou veut imposer la loi de son coeur à ce qui lui apparaît comme le désordre du monde […] le sujet ne reconnaît pas dans ce désordre du monde la manifestation même de son être actuel, et que ce qu’il ressent comme loi de son coeur, n’est que l’image inversée, autant que virtuelle, de ce même être. » Propos sur la causalité psychique, J. Lacan, (1946), Écrits, p.171-172 « Il devient autre dans la mesure où il fait jouer l’inconscient à ciel ouvert : les éléments délirants parlent du sujet en tant que tel. Cette nouvelle position jaillissant dans le délire s'observe dans la clinique, par exemple dans les idées de grandeur ou la mégalomanie. Pourquoi un changement de position est-il nécessaire ? Une condition de la mise en place du délire est justement ce changement de place du sujet. Avant la décompensation, il se trouvait à une place où toute symbolisation était impossible. Pour que la construction délirante puisse s'effectuer, il est nécessaire que le sujet parle d'un nouvel endroit. Ce changement de place constitue une première tentative de subjectivation et de symbolisation de la place qu'il occupera dans ce nouveau monde, cette nouvelle place étant revendiquée dans le réel par le sujet. En effet, une grande difficulté de la psychose étant d'intégrer un symbole, il n'est que concevable que les opérations de changement se passent dans un certain réel. » Plateforme stagiaire PROFAC : Le complexe d’Oedipe et les psychoses « Ces épreuves, les castrations comme nous les appelons, vont permettre la symbolisation et, du même coup, elles vont contribuées à modeler l’image du corps dans l’histoire de ses réélaborations successives. La castration est l’interdit radical opposé à la satisfaction recherchée et auparavant connue, il en résulte que l’image du corps se structure grâce aux émois douloureux articulés au désir érotique, désir interdit après que la jouissance et le plaisir en ont été connus et répétitivement goûtés. » L’image inconsciente du corps, plate-forme site stagiaire PROFAC (B21) « Dans le texte Question préliminaire à tout traitement possible de la psychose, Lacan dit que la structure de la psychose est déterminée par la forclusion du Nom-du-Père et l'échec de la métaphore paternelle : "C'est dans un accident de ce registre et de ce qui s'y accomplit, à savoir la forclusion du Nom-du-Père à la place de l'Autre, et dans l'échec de la métaphore paternelle que nous désignons le défaut qui donne à la psychose sa condition essentielle, avec la structure qui la sépare de la névrose". » Plateforme stagiaire PROFAC : Le complexe d’Oedipe et les psychoses Deux semaines après la fin de ma formation et un mois après la fin de mon stage, je me rends compte, qu’à la relecture de ces écrits, avec tout ce que les patients m’ont témoigné, très peu, voire aucun n’a abordé le sujet de leur parents. Du moins aucun patient psychotique. « Le travail de symbolisation qui a lieu au cours du complexe d'Œdipe ne peut pas avoir lieu dans la psychose : le sujet reste dans une relation duelle avec un Autre tout- puissant qu'aucune loi ne vient tempérer. La métaphore paternelle échoue à cause d'un événement qu'il a nommé la forclusion du Nom-du-Père. Le délire, dans sa forme, viendra rendre compte de façon lisible de ces échecs de symbolisation. » Ibid. Le Nom-du-Père est le « produit de la métaphore paternelle qui, désignant d’abord ce que la religion nous a appris à invoquer, attribue la fonction paternelle à l’effet symbolique d’un pur signifiant et qui, dans un second temps, désigne ce qui régit toute la dynamique subjective en inscrivant le désir au registre de la dette symbolique. » Le dictionnaire de la psychanalyse, Roland Chemama et Bernard Vandermersch, p.386 Enfin, la dette symbolique est le « concept dû à l’enseignement de Lacan, pour qui le fait d’appartenir au monde du langage correspond à l’inscription du petit d’homme dans une chaîne signifiante qui lui donnera place dans la chaîne des générations. Cet accès à la dimension propre à l’humain - la dimension du langage - ne va pas sans être payé d’un certain prix, sans un certain renoncement. C’est ce que Lacan désigne du terme de "castration" que l’on peut également entendre comme le prix de la dette symbolique due par quiconque se trouve accéder au monde du langage et, du même coup, à ce que Lacan nomme le phallus. Pour que quelque chose de l’ordre de la lettre puisse advenir et fonctionner, il faut en effet qu’il ait été renoncé à la jouissance de ce qui à la lettre fait support, et n’est pas d’autre nature que celle du déchet (dans lequel on reconnaîtra le fameux objet a). » Ibid. L’objet a est quant à lui, selon Lacan « objet cause du désir ». « L’objet a (petit a) n’est pas un objet du monde. Non représentable comme tel, il ne peut être identifié que sous forme d’éclats partiels du corps, réductibles à quatre : l’objet de la succion (sein), l’objet de l’excrétion (fèces), la voix, le regard. » Le dictionnaire de la psychanalyse, Roland Chemama et Bernard Vandermersch, p.398 Et pour clôturer, la lettre est « dans le sens de caractère ou dans celui de missive, la lettre est à la fois le support matériel du signifiant et ce qui s’en distingue comme le réel se distingue du symbolique. » Ibid. p.317 Là où cette distinction chez les psychotiques ne se fait justement pas, empêchant le noeud borroméen de se faire. Le noeud étant « un objet mathématique utilisé par Lacan pour présenter dans la psychanalyse les articulations possibles des catégories du réel, du symbolique et de l’imaginaire, et leurs implications dans la genèse et la théorie du sujet. » Ibid. p.380 Je perçois combien le complexe d’œdipe et le Stade du Miroir éclairés par l’apport de Freud, de Lacan et de Dolto avec l’image inconscient du corps (que je n’ai pas pu étayer ici) apportent des jalons indispensables - malgré tout ce qui m’échappe encore - à la vigilance de ma future fonction de danse-thérapeute ancrée par l’éthique d’une part et les apports théoriques de l’autre. Entre les deux, peut-être, pourrais-je dire qu’il se trouve l’ouverture poétique comme trait d’union ou plutôt trait unaire. « Concept introduit par J. Lacan, à partir de S. Freud, pour désigner le signifiant sous sa forme élémentaire et pour rendre compte de l’identification symbolique du sujet. (…) Le trait unaire, repère symbolique, soutient l’identification imaginaire. L’image du corps est certes donnée à l’enfant dans l’expérience du miroir mais, pour qu’il puisse se l’approprier, l’intérioriser, il faut que le trait unaire entre en jeu. » Ibid. p.585-587 Pour que s’ouvre le Je(u). ____ Exposé faisant parti de mon mémoire de danse-thérapie écrit en Novembre 2021 et soutenu en Décembre pour la certification d'art-thérapeute.

  • Ce qui m'a conduit à l'art-thérapie

    Je n’ai eu de cesse que de vouloir m’exprimer, communiquer et me sentir utile avec comme désir constant celui de progresser. Que ce soit dans ma vie d’artiste / enseignant et dans l’idée que j’avais de la danse-thérapie. La création artistique m’a conduit aux médiations artistiques pendant de nombreuses années, l’enseignement artistique m’a fait me confronter à la psychanalyse. "La psychanalyse commence là où l'enseignement finit." –Georg GARNER Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi tel ou tel élève ne parvenait pas à réaliser ceci ou cela et ce, quelque soit la stratégie pédagogique que j’inventais. Quelque chose m’échappait dans la relation. Tout comme dans la création, quelque chose finit toujours par nous échapper et il se produit quelque chose d’autre, dans un « ailleurs ». J’avais l’impression que ce qui échappait avait une raison d’être, et je faisais le pari – comme dans le processus de création – que ce qui échappait au Sujet avait un sens pour ce dernier. Sans le savoir, le besoin de mettre des mots m’a fait passer de la danse au clown. Je me suis alors découvert au prisme du regard du clown. Je passais du miroir des salles de danse, au miroir interne de mon clown. Pour cela, je jubilais avec l’imprévu – en me confrontant aux ratages. Le clown m’a conduit à la psychanalyse : je découvrais un nouvel espace d'expression aussi surprenant que familier. C'était comme si pour la première fois, je découvrais de nouvelles frontières, un nouveau territoire avec la sensation étonnante de le connaître déjà. La psychanalyse m’a permis de trouver ce que je cherchais à dire en vain sur scène : l’inconscient. Depuis que je suis tout petit, je pratique la gymnastique, ce qui m’a permis de rebondir vers l’école de Cirque Annie Fratellini à Paris où je renoue mon amour pour la danse. À 21 ans, en allant au Centre National de la Danse pour trouver ce que j’allais pouvoir faire de tout ça, je découvre pour la première fois le terme de danse-thérapie. En allant me renseigner pour la formation de danse-thérapie à la Schola Cantorum à Paris, je découvre la danse contemporaine. Je ne me sens pas à cette époque de m’engager ni dans une formation de danse-thérapie ni dans une danse académique - alors que j’ai besoin de gagner ma vie. Pourtant, depuis, cette notion de danse-thérapie ne me quittera plus. Un an plus tard, j’ai la chance de rencontrer une art-thérapeute qui me propose d’être son assistant sur ses stages collectifs pendant une année scolaire. J’apprends à développer mon écoute et mon sens de l’observation et d'accompagnement tout en expérimentant par moment des temps créatifs. Ce moment est important car je me sens reconnu dans les aptitudes humaines à incarner ce métier. Je ne me sens pas encore prêt alors que je continue ma carrière artistique en diversifiant les champs d’expression (danse, chant, théâtre, mime, clown et acrobatie) et, au creux de mon intimité, je continue d’écrire de la poésie... J’aime la scène, cela me valorise et en même temps je perçois assez tôt que la scène ne fera pas mon bonheur. Je me confronte à deux tristes constats : le premier est que je suis déçu de la qualité de mes échanges humains et plus tard aux choix artistiques souvent contraints de choix commerciaux. C’est alors que j’ai la possibilité d’intervenir dans un cirque pour des ateliers auprès d’adolescents autistes. Je suis subjugué par la rencontre et découvre un univers qui me donne envie de m’investir tant il me dépasse. Je me forme pendant deux ans en tant qu’accompagnant psycho-éducatif auprès de psychologues cliniciennes. J’accompagne des enfants, adolescents et adultes à leur domicile à travers des jeux éducatifs, en milieu scolaire et pré-professionnel et un projet artistique autour du conte "Pierre & le loup". Je retrouve de l’enthousiasme ailleurs que sur scène. Ces rencontres sont capitales pour moi bien que je me retrouve dans un environnement qui ne me convenait pas. La thérapie comportementale et cognitive me pose des problèmes éthiques dans la façon dont j'imaginais à l'époque mon travail. Malgré cela, j’apprends beaucoup et comprends que je désire créer une association (loi 1901) pour l’accompagnement des personnes en situation de handicap à travers une expression artistique adaptée. C’est dans cette période que je découvre mes racines chorégraphiques par la rencontre d’une compagnie de danse butô (Sankaï Juku) que j’ai la chance de rencontrer. Grâce à cela, je trouve une formation en médiation artistique, sous la couverture de danse-thérapie, qui s’appuie sur cette technique. Je m’y consacre sur deux autres années dans la quête d’essayer de dire avec des gestes ce que je ne pouvais trouver en mots dans mon intimité. À 26 ans, les bases fondatrices de l’association que je crée, anime et dirige, pendant un peu plus de dix ans, s’articulent autour de "danse-thérapies et médiations artistiques", du spectacle, de l’enseignement artistique (danse butô) et d'intervention artistique dans les écoles maternelles et primaires classées ZEP. J'ai énormément appris dans cette période avec toute la diversité du public que j'ai eu la chance d'accompagner. Je remarquais que chaque sujet avait des prédispositions à s'exprimer plus facilement d'une certaine manière plutôt qu'une autre. C'est là que j'ai découvert que chaque sujet avait un langage commun à sa culture et un "langage propre". C'est autour de cette idée que j'ai créé petit-à-petit les ateliers pluridisciplinaires afin de permettre à chacun.e d'articuler librement son langage autour du visuel, du sonore, du tactile ou du kinesthésique. À 40 ans, et cinq mois après l’obtention de l’agrément de la DRAC pour l’ouverture de mon école de danse à Tourrette-Levens, la crise sanitaire débarque et me contraint de fermer administrativement mon école pendant le premier confinement. C’est là que je comprends que l’école de danse était mon prétexte, peut-être même mon combat personnel, et qu’en vérité, mon vœu le plus cher est d’accueillir des Sujets au sein de mon cabinet de danse-thérapie. Comble de l'ironie, c'est mon cabinet qui restera ouvert pendant le confinement. Et ainsi, je réalisais que ma priorité n'était pas là où je l'avais pointée. Lors de ma formation pour le D.E de danse contemporaine, je n’ai jamais été intéressé à « construire des corps », je n'ai jamais d'ailleurs vraiment adhéré à cette formulation. J'avais conscience que je bâtissais avec mes élèves les prémisses de leur conscience corporelle mais rien de plus. Au cours de ma formation, j'ai eu la chance inestimable d'entendre une pensée : « La posture est nichée dans l'imaginaire. » – Hubert GODARD Cela a eu l'effet d'un déclic dans ma conception de la danse-thérapie, appuyée par mes expériences pédagogiques et artistiques. Avant le corps, il y a l'esprit et les deux trouvent un terrain d'entente, parfois entrent en conflit. Ce qui m'a toujours animé, c'est de pouvoir imaginer apporter du soutien, une aide qui puisse soulager les personnes qui souffrent. L’accueil du Sujet de l’inconscient à travers une expérience poétique éphémère me permet cela. C’est à ce moment-là que j'ai choisi de professionnaliser mon projet en suivant la formation de danse-thérapie par le filtre éthique de PROFAC - ce qui réussira à me donner les clefs pour trouver des mots pour mieux mi-dire comme le soutient Jacques Lacan. Pour clore cette introduction, ce qui m’a conduit à l’artt-thérapie, c’est mon parcours tant personnel que professionnel, mon désir de créer un espace de sas et de dépôt, un rempart à la violence, pour des personnes fragilisées par une vie difficile, voire chaotique. « Il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. » – Ainsi parlait Zarathoustra de F. W. NIETZSCHE Que cette étoile dansante soit pour moi cet espace à incarner au quotidien et, peut-être, par ce biais puisse devenir la poétisation d’un symptôme comme dit Jean-Pierre Royol ou toute autre chose qui permettra au Sujet, reçu en séance, de faire avec sa division - cause de souffrance. Extrait de mon mémoire de danse-thérapie écrit en Novembre 2021 et soutenu en Décembre pour la certification d'art-thérapeute.

  • Les intelligences multiples

    Quelque soit votre âge, il est important d'aborder la question des intelligences multiples d'après la théorie du psychologue américain Howard GARDNER afin d'élargir la vision qu'on a communément de l'intelligence humaine. Sommaire introduction explication en vidéo faire le test des intelligences multiples pour les enfants un autre regard sur les surdoués Introduction La notion d'intelligence renvoie immanquablement à la notion d'estime de soi. L'intelligence n'est pas exclusivement liée à une seule catégorie de compétences ciblées. Et si la nature humaine était bien plus complexe qu'on ne le croit... « Si vous jugez un poisson à sa capacité à grimper dans un arbre, il passera sa vie entière à croire qu’il est stupide » – Albert Einstein Selon Wikipédia, « le terme intelligence de la langue française est emprunté au latin intellĕgentĭa, lui-même dérivé du latin intellĕgō (discerner, démêler, comprendre, remarquer) dont le préfixe intĕr (entre, parmi) et le radical lĕgō (ramasser, recueillir, choisir) donnent le sens étymologique choisir entre, ramasser parmi [un ensemble] » Vous pouvez télécharger la fiche récapitulative des intelligences multiples sur le lien ci-dessous : Explication en vidéo Vous trouverez une vidéo récapitulative pour les personnes pour qui le son et le mouvement sont plus parlants :o) Faire le test des intelligences multiples Si vous avez envie d'aller plus loin sur le sujet, je vous propose d'aller faire un test assez bien fait et gratuit pour explorer ces différentes facettes. Aussi, je ne peux que vous inviter à vous interroger en votre for intérieur sur ce qui semble, pour vous, le trio de tête de votre intelligence personnelle. Vous pourrez ensuite comparer avec le test... Cliquez sur l'image ou le lien ci-dessous : https://www.guichetemplois.gc.ca/intelligence;jsessionid=8272324BD8BF054CB2CA13F222C62F8B.jobsearch74 Pour les enfants J'ai le plaisir de partager cette illustration spécialement adaptée pour les plus jeunes :-) Peut-être, pourriez-vous l'utiliser pour amorcer le sujet avec vos enfants et échangez sur ses ressentis concernant son sentiment d'intelligence - particulièrement si elle ou il éprouve de la difficulté à suivre la norme scolaire ;-) Un autre regard sur les surdoués Je vous invite à aller voir cette vidéo de Carlos Tinoco (ancien professeur de philosophie et psychanalyste) qui vient dépoussiérer les idées reçues sur les hauts potentiels. Si vous n'arrivez pas à regarder cette vidéo, vous pouvez la regarder sur Facebook. Le sujet vous intéresse ? Vous pouvez aller plus loin en regardant l'émission appelé "dans la tête d'un surdoué" (durée 52 min) : https://www.rts.ch/play/tv/dans-la-tete-de/video/dans-la-tete----dun-surdoue?urn=urn:rts:video:10173134

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